Sainte Claire d’Assise, 1944
Gouache et craie blanche sur papier cartonné marouflé sur panneau ; traces de mise au carreau
Daté “1944” et situé à “Saint-Etienne” sur une ancienne étiquette au dos
69 x 58 cm
très infimes sauts de gouache sur les bords
Né à Auxerre en 1895, Jean Burkhalter est un créateur prolifique, actif tant dans le domaine des arts appliqués que dans celui des arts plastiques. Il s’illustre en tant que décorateur, créateur de pièces d’argenterie et de motifs pour tissus, peintre et professeur de dessin. La peinture demeurera son médium de prédilection.
Réformé en 1914, il intègre l’École nationale supérieure des arts décoratifs en 1915. À l’issue de sa formation en 1919, il expose au Salon des artistes décorateurs et présente également des tableaux au Salon d’Automne et au Salon national des beaux-arts. En 1922, Jean Burkhalter se voit confier la chaire de dessin et de composition de l'École d’art industriel de Grenoble. Durant cette période, commence une étroite collaboration avec les frères Martel. Il dessine des meubles pour les Grands Magasins du Printemps mais aussi en collaboration avec Pierre Chareau. De retour à Paris en 1924, il compte parmi les membres actifs de la Société des artistes décorateurs. Il participe en outre à la création de l’U.A.M. (Union des Artistes Modernes) en 1929, réunissant des architectes décorateurs tels que Robert Mallet-Stevens, Jean Prouvé, Charlotte Perriand ou encore Le Corbusier. Il réalise notamment du mobilier métallique aux formes audacieuses, faits de tubes émaillés, de corde ou encore d’osier.
Dans les années 1930, Jean Burkhalter se consacre davantage à la peinture. En 1934, ses gouaches exposées aux côtés de sculptures des frères Martel sont vivement saluées par la critique. Il s’éloigne alors des arts décoratifs et du milieu artistique parisien en s’installant dans sa ville natale où il occupe les fonctions de directeur de l’École municipale des beaux-arts, enseignant ainsi le dessin et la composition.
À l’occasion de l’Exposition Universelle de 1937, l’artiste présente uniquement des peintures aux sujets allégoriques et obtient une médaille d’argent pour ses décors du Pavillon de la solidarité nationale, œuvre de Robert Mallet-Stevens. L’année suivante, la ville d’Auxerre lui commande l’un de ses plus grands décors pour la Maison du peuple, aujourd’hui théâtre d’Auxerre.
II poursuit son itinéraire artistique à Saint-Etienne où il est nommé directeur de l’Ecole régionale des beaux-arts en 1944 puis à Limoges de 1946 à 1961. Durant cette période à laquelle appartient l'œuvre que nous présentons, il réalise des décors pour des édifices religieux tels que l’église Saint-Martin d’Oradour-sur-Glane.
Ce portrait de religieuse mis au carreaux est daté “1944” sur une ancienne étiquette au revers du panneau. Il représente Sainte Claire d’Assise (1194-1253), canonisée au XIIIe siècle. Elle revêt l’habit des religieuses franciscaines et tient un ostensoir. Nous connaissons deux autres portraits de saints, Sainte Colette et Saint Etienne, en lien avec celui-ci sans pour autant avoir pu identifier un décor dont ils auraient été préparatoires.