La qualité de fabrication du bâti, l’élégance des galbes et des pieds facettés, la technique de la marqueterie de bois de bout ainsi que la serrurerie à coffre en bronze sont autant d’éléments caractéristique des luxueuses productions du milieu du XVIIIème siècle.
Véritable meuble de collectionneur, notre commode présente un très intéressant état de conservation, avec marbre et serrurerie d’origine, non enrichi au XIXème siècle de bronze, elle se présente tel qu’elle fut conçu, donnant la place d’honneur à la marqueterie de bois de bout, bien à la mode dans les année 1745-55, propulsée notamment par Bernard Van Riesen Burgh (1769-1767), une simple entrée de serrure de forme filet entaillé dans le bois vient protéger l’orifice tandis que deux chausson de bronze très épurés et sans décors protège les pieds antérieur.
Cette commode à vantaux est attribuable à Mathieu Criaerd (1689-1776), ébéniste prolifique parisien né à Bruxelles vers 1689, présent à Paris au moins dès 1721, son atelier connut une véritable réussite, l’excellence de son travail lui valut de travailler pour la Couronne par le biais de Gaudreaus et le marchand Hébert, puis Joubert.
Il est intéressant de noter que des meubles fournis à la Couronne par Gaudreaus sont dépourvu de bronze, tel que ceux pour Marly, avec notamment des sabots en bronze identique à notre meuble sur le secrétaire en pente du cabinet de retraite de la reine Marie Leczinska à Marly (n° 1024) livré en 1733, conservé dans les collections du musée du Louvre.
Sources : "Antoine Robert Gaudreaus, ébéniste de Louis XV" par Daniel Alcouffe, Elisabéth Grall et Jean Perfettini aux éditions Faton.
Dimensions au marbre :
Hauteur : 88,5 cm
Largeur à l’arrière : 129,5 cm
Profondeur au milieu : 49,5 cm