Les nucléus étaient particulièrement abondants et ont fait la réputation du site du Grand Pressigny. Parce qu'ils avaient la forme des mottes de beurre d'une livre que les agriculteurs de l'époque moulaient avant leur vente, ces nucléus étaient couramment appelés « livres de beurre ». Les lames de silex étaient extraites du nucléus par la méthode dite « Levallois ». Cette méthode consiste à frapper "judicieusement" l'une des faces d'un bloc de silex (ou autre roche homogène) pour faire partir un éclat sur la face opposée à qui l'on avait précédemment donné une courbure convexe. Bien que les silex turoniens du secteur aient été utilisés dès le Paléolithique, ce qui fait la célébrité du Grand Pressigny, ce sont ses lames et ses nucléus. Ces lames en silex taillés datent du Néolithique (3ème millénaire avant notre ère). Elles ont donc été fabriquées, utilisées et exportées (jusqu'à plus de 1000 km de distance) par une civilisation sédentaire, pratiquant l'agriculture, utilisant le polissage des pierres et maîtrisant les techniques de la poterie et de la céramique. Les lames de silex pouvaient encore être utilisées pour leur nature particulièrement tranchante, en particulier pour couper les céréales et autres graminées dont les tiges sont très dures, car riches en silice. Il semble aussi que les plus grandes lames de silex du Grand Pressigny étaient utilisées comme objet de prestige ; avoir et exhiber la plus longue était signe de réussite, un peu comme exhiber certaines voitures ou marques de montre connues constituent, de nos jours, un signe de réussite.
Belle patine marron
25cm de long
Ancienne collection d’un musée privé français