Modèle à filets, armoiries Horngacher
Les manches en argent par Nicolas-Martin Langlois (reçu maître en 1757, actif jusqu’en 1789)
Les lames en acier par Chapy, coutelier « À la Faucille »
Paris, 1768-1769
Longueur: entre 20,7 et 21,2 cm
Poids brut 353g
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Très bon état général. Rayures et micro-chocs d'usage. Belle patine.
Les lames sont d’origine, bien fichées, sans jeu. L’acier est taché. Le fil reste tranchant et les pointes ne sont pas abîmées.
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L’orfèvre
Nicolas-Martin Langlois, apprenti chez Claude puis Jacques Ballin, aux galeries du Louvre, est reçu maître orfèvre le 3 septembre 1757. D’abord résident aux galeries du Louvre, il emménage rue des Fossés St-Germain l’Auxerrois où il est enregistré de 1774 à 1783; il habite ensuite rue Simon-le-Franc, de 1787 à 1789.
Le 16 avril 1778, il propose par voie d’annonce dans les Affiches de Paris […] une collection de modèles de couteaux en argent du goût le plus nouveau. On y mettra le poids que l’on voudra et les modèles ordinaires ne coûteront que six louis la douzaine, tout montés avec leurs lames et d’une bonne force. On pourra les peser avant de les monter. [Nocq III, p.30-31]
Orfèvre réputé, il travaillera comme sous-traitant de Roettiers ou de Germain sur les commandes prestigieuses du duc de Cadaval ou du roi du Portugal, ainsi que sur les pièces du service Orloff. Il travaillera lui-même pour une importante clientèle étrangère, comme le prouvent les très belles pièces de sa main poinçonnées pour l’exportation [Louvre III, pp.122-125].
On ignore la date de son décès, mais il n’est plus cité après 1789.
Le coutelier
Les six lames, d’origine, portent le nom du coutelier Chapy et sa marque, une faucille couronnée. Chapy est cité dans l’Almanach général des marchands pour l’année 1772 comme l’un des principaux couteliers fabricants parisiens, demeurant rue de la Coutellerie, « À la Faucille » [d’Allemagne II, p.296].
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Poinçons
Seul le poinçon de décharge, le dernier à être frappé sur l’objet fini, est parfaitement lisible sur les six couteaux. Les autres poinçons, presque entièrement effacés sur cinq pièces, sont partiellement lisibles sur un manche.
Poinçon du maître orfèvre:
- Petit poinçon de Nicolas-Martin Langlois (Couronne, deux grains, NML, trois besants) [Dennis II p.79 n°206], partiellement effacé.
Poinçons réglementaires en usage à Paris du 1er octobre 1768 au 18 novembre 1774:
- Trace du poinçon de charge pour l’or et les menus ouvrages d'argent (une fleur de bassinet) [BP n°466]
- Poinçon de maison commune en usage du 13.07.1768 au 12.07.1769 (Lettre E couronnée) [BP n°479]
- Poinçon de décharge pour l’or et les menus ouvrages d'argent (Une tête casquée de profil) [BP n°468]
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Les armoiries
Parti de sable et d'or, à la cigogne couronnée d'or, de l'un en l'autre, tenant dans son bec un serpent tortillé d'argent.
Cimier: une cigogne issante mi partie d'or et de sable, aux ailes éployées de sable, tenant dans son bec un serpent tortillé d'argent.
La famille Horngacher, originaire d'Augsbourg, a été anoblie par l'empereur Maximilien II le 17 juin 1568. Reçue à la bourgeoisie de Genève en 1668, la famille a possédé, jusqu'au XIXe siècle, la seigneurie de Dardagny [Deonna pp.13-15].
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Références
d’Allemagne II: Henry René d’Allemagne, Les accessoires du costume et du mobilier depuis le treizième jusqu’au milieu du dixneuvième siècle, tome II, chez Schemit, Paris 1928 [consultable en ligne]
BP: Michèle Bimbenet-Privat et Gabriel de Fontaines, La datation de l'orfèvrerie parisienne sous l'Ancien Régime, Paris-Musées 1995
Dennis II: Faith Dennis, Three Centuries of French Domestic Silver, volume II, The Metropolitan Museum of Art, New York 1960
Deonna: Henry Deonna, Lettres de noblesse et d'armoiries de familles genevoises, Archives héraldiques suisses, vol. 31, 1917 [consultable en ligne]
Louvre III: Michèle Bimbenet-Privat, Florian Doux et Catherine Gougeon, Orfèvrerie de la Renaissance et des Temps Modernes, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, La collection du Musée du Louvre, vol. 3, éditions Faton, Paris 2022
Nocq III: Henry Nocq, Le poinçon de Paris, tome III, Léonce Laget, Paris 1968