Notre-Dame avec l’Enfant et Saint Dominique
Huile sur toile, cm 76,5 x 63,5
Avec cadre cm 95 x 83
Dans ce beau tableau du XVIIe siècle, aux pieds de la Vierge et de l’Enfant est représenté saint Dominique de Guzmán, fondateur de l’ordre religieux strict des dominicains particulièrement actif dans la lutte contre la diffusion des hérésies. Selon ce que rapportent les saintes écritures, avec une référence particulière aux textes du dominicain Alano della Rupe, datés autour du début du XIIIe siècle, pendant son pèlerinage visant à la diffusion de la parole de Dieu dans toute l’Europe, Saint Dominique fut enlevé par une bande de pirates qui l’emmenèrent avec eux sur un navire dont le voyage en mer était mis en danger par une soudaine tempête : à ce moment, la Vierge se manifesta à Dominique, en lui indiquant le Saint Rosaire comme unique salut du naufrage et de la mort de tous. Le Saint a communiqué cet avertissement aux pirates, ils ont accepté, et immédiatement la furie de la mer s’est calmée. Les pirates étaient les premiers membres de la Confrérie du Rosaire, la demeure de la Vierge Marie sur terre. Par la volonté de la Vierge, le Rosaire n’était plus seulement un instrument de salut personnel, mais une arme de prière communautaire. Depuis le bas Moyen Âge, en effet, la dévotion du saint rosaire, perçu comme un instrument de prière collective et comme un précieux antidote à la prolifération des hérésies, se répand très rapidement dans le panorama de la chrétienté occidentale. Entre le XVIe et le XVIIe siècle, de nombreux artistes choisissent de représenter dans leurs œuvres le moment où la Vierge donne le rosaire au fondateur de l’ordre des dominicains : Il suffit de penser à la célèbre Madonna del Rosario réalisée par Lorenzo Lotto pour le palais municipal de Cingoli ou à la Vierge avec l’Enfant et Saint Dominique de Ludovico Carracci de la Pinacothèque nationale de Bologne.Cette peinture aux couleurs vives et à la composition dynamique et tourbillonnante pourrait être attribuée à un membre du cercle du célèbre artiste génois Domenico Piola (1627-1703) : de Piola, le peintre en question semble hériter de divers moyens techniques et iconographiques : les douces figures de l’Enfant rappellent celles du chapiteau de putti du Bacchino et des Satires du musée de l’Académie Ligustique de Gênes tandis que la composition ascendante du tableau semble renvoyer directement à celle de la Vierge et Saint Simon Stok de l’église de San Pietro di Savona ou à celle de la Vierge avec l’Enfant Jésus et Saint Gaetano di Thiene de l’église génoise de San Giorgio. Le rapport d’intimité et de complicité émouvante entre la Vierge et l’enfant est un fait commun à cette peinture avec plusieurs des plus célèbres pièces de la production de Domenico Piola : il suffit de penser à la Madone avec l’Enfant et les saints François et Claire de Palazzo Bianco à Gênes