"Louis Dorigny Attr. Huile Sur Toile France XVII-xviii Siècle, Erminia parmi les bergers"
Huile sur toile. La grande toile raconte un épisode tiré de la Gerusalemme Liberata de Torquato Tasso, dans lequel la jeune Erminia, princesse d'Antioche secrètement amoureuse de Tancrède, assiste à la blessure de son bien-aimé en duel. Poussée par l'amour, elle porte donc les armes de la guerrière Clorinde, son amie proche, et la nuit elle sort pour rejoindre son bien-aimé Tancredi et le guérir. Mais dans le camp chrétien un rayon de lune l'éclaire et, prise pour Clorinde par les sentinelles, elle est forcée de prendre une fuite précipitée : c'est ainsi que cela se passe dans un village habité par des bergers qui vivent loin de la guerre dans un espace idyllique , où elle demande et obtient d'être hébergée quelque temps dans le (vain) espoir d'oublier son amour malheureux. L'oeuvre, déjà attribuée à Carlo Loth, relève plutôt de la production de Louis Dorigny, le peintre parisien qui vécut longtemps en Italie, à Rome, à Venise et enfin définitivement à Vérone, où il obtint de nombreuses commandes de Véronèse mais également de clients vénitiens et lombards, étendant son activité de peintre de fresques de Bergame à Udine. A Vérone depuis le début du siècle, les préférences dans le domaine de la peinture vont vers un langage classiciste complexe dans la composition, mais calme et élégant, même dans les grandes œuvres décoratives. Dorigny se conforme à ce tableau qui mêle dans cette toile le classicisme équilibré de Simon Vouet (dont il était le petit-fils) au clair-obscur appris à Rome et à la calme élégance vénitienne. Restauré et rentoilé, le tableau est présenté dans un cadre du début du XXe siècle.