Toile rentoilée de 91 cm par 71 cm
Superbe cadre ancien de style régence en bois sculpté de 113 cm par 93 cm
Je tiens tout d’abord à remercier très chaleureusement le Prince Charles Henri de Lobkowicz, d’avoir orienté mes recherches en me suggérant le nom du Prince Eugène de Savoie Carignan.
Ce magnifique portrait attribué à Nicolas de Largillierre et/ou son atelier, a très certainement été réalisé juste avant le départ du prince pour l’Autriche. Il est donc âgé sur ce portrait de 17/19 ans, nous sommes donc autour de 1680/1682.
Sur ce tableau, le jeune homme parait très fier pour ne pas dire hautain. C’est alors que résonnent les mots de Louis XIV après lui avoir refusé le commandement d'une compagnie (ce qui aura pour conséquence le départ du prince pour l’Autriche/cf suite du descriptif) :
« La demande était modeste, mais pas le demandeur. Personne d'autre ne s'est jamais adressé à moi de manière aussi insolente. »
Prince Eugène de Savoie Carignan (1663-1736)
Eugène de Savoie-Carignan ou François Eugène de Savoie est né le 18 octobre 1663 à Paris (il meure à Vienne le 21 avril 1736). C’est un officier au service de la monarchie autrichienne. Devenu commandant en chef des armées du Saint-Empire romain germanique, Il est considéré comme un des plus grands généraux de son époque.
Le prince Eugène naît le 18 octobre 1663 à l'hôtel de Soissons à Paris. Il est le descendant de la branche cadette de la maison de Savoie représentée par les princes de Savoie-Carignan. Il est le cinquième fils du prince Eugène-Maurice de Savoie-Carignan (1635-1673), comte de Soissons et de Dreux, et d'Olympe Mancini (1637-1708), nièce du cardinal Mazarin. Le Prince Eugène est baptisé le 17 février 1668 en l'église Saint-Eustache de Paris.
Après la disgrâce de sa mère Olympe Mancini, mêlée aux intrigues et aux complots de la cour de Versailles, il est laissé aux bons soins de sa grand-mère paternelle, Marie de Bourbon-Condé (comtesse douairière de Soissons). Elle va poursuivre l'éducation de ses petits-enfants par intermittences au château de Condé, en Picardie et dans l'hôtel de Soissons à Paris.
Élevé à la cour de Louis XIV, il était destiné à l'origine à une carrière ecclésiastique mais il se décide à 19 ans à embrasser le métier des armes. Face au refus du roi de lui attribuer un poste dans l'armée royale, Eugène part pour Vienne offrir ses services à la monarchie des Habsbourg. Pendant plus de cinquante ans, Eugène va servir trois empereurs : Léopold Ier, Joseph Ier et Charles VI.
Eugène fait ses premières armes contre les Turcs pendant le siège de Vienne en 1683 puis la guerre de la Sainte-Ligue. Sa renommée devient immense après sa victoire de Zenta en 1697. Son prestige s'accroît au cours de la guerre de Succession d'Espagne où, avec le duc de Marlborough, il remporte plusieurs victoires contre les troupes françaises (Höchstädt, Audenarde, Malplaquet, Turin). Il est encore victorieux pendant la troisième guerre austro-turque de 1716-1718, à Peterwardein et à Belgrade.
À la fin des années 1720, l'influence d'Eugène de Savoie et son habile diplomatie permettent à l'empereur de conserver ses alliés au cours des luttes contre les Bourbons de France et d'Espagne. Affaibli physiquement et moralement, il connaît cependant moins de succès comme commandant en chef de l'armée lors du dernier conflit auquel il prend part, la guerre de Succession de Pologne, de 1733 à 1735.
Malgré cela, sa réputation dans l'Empire demeure inégalée. Eugène a permis au Saint-Empire de limiter les conquêtes françaises ; il a fait reculer les Ottomans, libérant l'Europe centrale après un siècle et demi d'occupation turque ; il a aussi été un grand protecteur des arts, dont l'héritage architectural peut encore être vu à Vienne de nos jours.