Grande huile sur toile représentant un panier rempli de roses sur un banc
Signée en bas à droite : A. Gamba De Preydour
Dimensions :
Haut. 137 cm
Long. 72 cm
"Alexandre Scipion Gamba vient au monde le 11 octobre 1846 dans un milieu parisien modeste. Son père, Alexandre Marie Gamba, est cartonnier et sa mère, Pauline, lingère. Doué pour le dessin, il suit les cours du soir de l’école des Frères de la Doctrine Chrétienne, rue de la Jussienne. En 1866, il remporte le premier prix lors du concours de dessin organisé par les écoles de la ville de Paris. Le célèbre peintre Jean-Léon Gérôme fait partie du jury. Frappé par les qualités de l’œuvre réalisée par Alexandre, il l’admet comme élève dans son atelier où le jeune homme étudie jusqu’en 1870.
Alexandre Gamba reçoit très vite des com- mandes. Les grandes galeries parisiennes Goupil et Knodler lui confient l’exécution de tableaux de chevalet.
Dès 1869, il expose au Salon. Il y participe à vingt reprises jusqu’en 1919, sans jamais recevoir de médaille, ni de récompense. Néanmoins, en 1874, l’État français acquiert la copie que Gamba a effectuée du Parnasse de Mantegna, conservée au Louvre1.
Gamba est d’abord un spécialiste et un virtuose des natures mortes, des tableaux de fleurs et de fantaisies, pour lesquels il obtient de grands succès privés. Il excelle dans le paysage ; il peut aussi réaliser des scènes de genre et des portraits. Ses deux techniques privilégiées sont l’huile sur toile et l’aquarelle. La majorité de ses paysages connus sont réalisés avec ce dernier procédé.2
L’artiste se marie en 1873. Il vient séjourner à Nice et dans les Basses-Alpes où son beau-père possède une propriété. Est-ce à la suite de ce mariage que Gamba accole à son patronyme le nom « de Preydour »? Après le décès prématuré de son épouse en 1875, Gamba de Preydour s’arrête momentanément à Nice, avant de s’y fixer définitivement. Il habite successivement au 10 rue de la Paix, 18 avenue Gioffredo (1879), avenue Notre-Dame (1884-1896), 27 boulevard Carabacel, enfin au 31 avenue Désambrois (1910). Le 31 juillet 1884, il se remarie avec une jeune fille de la noblesse italienne, Anna Paulucci dei Calboli. Chaque année, le couple se rend sur les terres familiales italiennes pendant plusieurs mois. Gamba serait décédé en 1931.
À Nice, Gamba donne des cours de peinture dans son atelier. Il semble avoir réalisé de nombreux tableaux de natures mortes sur commande, ainsi que des scènes de genre, notamment de jardins. Il a aussi sa place dans le monde artistique français. Depuis 1886, l’artiste est membre de la Société des Artistes français ; il est élevé au grade d’officier d’Académie en 1903.
Sa situation dans le milieu des peintres à Nice s’avère également importante. Il est choisi en 1877 par le comte d’Aspremont pour faire partie du Comité chargé de la création de la Société des Beaux-Arts de Nice. Le 17 septembre 1884, la ville de Nice passe un contrat de gré à gré avec Gamba afin qu’il réalise « diverses peintures artistiques » pour le Théâtre municipal de la ville, récemment rebâti. Il reçoit pour ce travail une somme de mille francs.3 Il fait partie du Conseil d’administration de l’École nationale des Arts décoratifs de Nice. Il appartient également à la commission artistique de la Société des Beaux-Arts de Nice, au jury du Photo-Club dont les salons se tiennent à l’Artistique (1910). C’est ce cercle qui lui consacre ses seules expositions niçoises d’importance. D’abord, celle à laquelle Gamba participe du 26 janvier au 6 février 1901, puis celle dont il est l’unique artiste du 9 au 18 février 1911. Il présente cinquante et un numéros dont quinze huiles, quatre pastels, vingt-huit aquarelles et quatre dessins représentant des fleurs, des allégories, des portraits et des paysages. Parmi ces derniers, on relève L’anse de Passable, Le Torrent Nervia à Pigna, Cyprès (St-Maurice), La route de Roquebrune à Menton, Vue prise dans le Paillon, Nice et la baie des Anges, Dans la vallée du Var, La route de l’Authion, Sous-bois (forêt de Turini), Nice vue de la Californie (temps gris), Un coin de la villa Apraxine, Paysage à Brancolar, etc. Dans son compte-rendu fait à L’Éclaireur de Nice, Georges Avril commente longuement les œuvres exposées, notamment « des Giroflées hardies dans un vase de cuivre très curieusement et très savoureusement traité, [...] et de richissimes Pivoines orgueilleuses et peintes avec amour dans une pâte assoupie et modelée avec une brosse précise et éprise de la chair colorée des fleurs.»
Gamba est présent au salon annuel du Palais des Beaux-Arts de Monte-Carlo. Il prend part régulièrement aux manifestations de la Société des Beaux-Arts de Nice à partir de son premier salon de 1877, où il propose une Vue de l’Hospice et deux tableaux de Fleurs, jusqu’en 1927, date de sa dernière participation, avec trois natures mortes. Si la presse locale est d’abord réservée face aux natures mortes dont elle critique la recherche de l’effet4, elle devient plus louangeuse au fil des années. Mercutio dans le Nice artistique et industriel du 15 février 1883 écrit : « M. Gamba de Preydour a exposé [...] un tableau de fleurs qui se distingue par une délicatesse de touche, une vérité et une suavité de coloris, une précision de dessin tout à fait remarquables.»
En dehors des innombrables bouquets et vases, allégories printanières, jeunes filles en fleur, Gamba expose des paysages. On relève notamment une huile : Peira-Fourmiga (Anse de pêcheurs, quartier Beaulieu), 1500 francs, en 1878 et des aquarelles : À travers les oliviers (1903), Un coin de jardin aux environs de Nice (1906), Dans la Nervia, étude aux environs de Pigna (1906), Les arbousiers centenaires de Levens (1920). Ses deux contributions majeures au paysage régional se situent aux salons de 1912 et de 1925. En 1912, il expose neuf aquarelles sur ce thème : Granges dans la haute montagne, Prés en fleurs, Étude de sapin, Cimes neigeuses, Les oliviers (environs de Vintimille), Sous-bois (environs de Vintimille), Vieux pont à Pigna (Italie), Vieille rue à Pigna (Italie), Un coin pittoresque à Pigna (Italie). Enfin, lors de l’exposition sur « Le Paysage niçois » de 1925, il présente trois aquarelles du pays niçois : Matinée à Bendejun, Le soir à Bendejun, Un coin de Sospel.