Paris, 1821 - Paris, 1897
Huile sur panneau
21 x 36,5 cm (28 x 44 cm avec le cadre)
Signée en bas à gauche "E. Villain"
Beau cadre en bois doré du XIXe
Eugène Villain étudia d'abord la peinture à Paris avec Nicolas Charlet et Léon Cogniet auprès de qui il apprit l'art du portrait. Mais il s'attacha surtout à François Bonvin et fit partie de « la petite colonie des peintres de Vaugirard » qui se retrouvaient au cabaret du père Bonvin.
Sa première nature morte qui le fit remarquer au salon fut en 1850 sa « timbale d'argent » (avec une assiette de pommes et une cafetière) d'un grand naturalisme. Il se spécialisa ensuite dans les natures mortes « de cuisine » dans une belle facture aux belles couleurs, avec une touche franche et beaucoup d'effet. Il y eu « le poulet » (musée de Douai) ou encore le fromage mou (musée d'Orsay). Villain, pour reprendre ses mots, voulait « faire fin, frais et lumineux », c'est cela « être distingué » ! « Est ce fin ? Est ce blond ? C'est puissant n'est ce pas ? Ça sonne ? » disait -il, « Ça vaut il mon poulet ? Ça vaut il mon fromage mou ? ».
En ce qui concerne ses fruits, le biographe d'Eugène Villain, Frédéric Henriet parle en 1882 de ses « pêches aux velours opulents, ses pommes à la pelure dorée, tâchée de gais réveillons rouges, ses prunes aux juteuses transparences » et de ses « raisins secs et chasselas ambrés ». « Villain est un dilettante à sa façon, un primesautier, un sincère qui a besoin d'être ému pour avoir toute sa saveur et qui ne peindra jamais à la toise. Il envoie chaque année une petite toile qui est un modèle du genre. Combine de fois n'ai je pas surpris, le matin, quelque favorisé du jour, voire quelque membre du jury méditant devant cette œuvre saine comme devant un exemple et une leçon ! » Villain était « convaincu que, dans le genre où il excelle les compositions les plus simples sont les plus intéressantes parec qu'elles caressent l'oeil sans le fatiguer » « C'était l'esthétique de Chardin qui ne surchargeait jamais ses compositions ». Lorsque Bonvin reçu la croix de la légion d'honneur en 1870 Fréderic Henriet raconte que Bonvin dit à Villain « Pourquoi ne l'as-tu pas comme moi ? Tu l'as gagné comme les camarades. » !