Les formes sont simplifiées et stylisées, avec des contours bien définis tandis que le traitement des volumes est marqué par un aplatissement des perspectives, renforçant l’aspect décoratif et moderne de la composition.
On retrouve des lignes géométriques sur le motif de la jupe rayée apportant une certaine dynamisme au tableau. L'arrière-plan qui n’est pas contextualisé est constitué de formes et de motifs colorés qui encadrent subtilement la figure principale.
La palette chromatique est dominée par des tons chauds : des nuances de rouge, orange et jaune contrastent avec des teintes plus froides comme le bleu et le vert en arrière-plan.
Né dans une famille ouvrière, Maurice Ferréol perd ses parents très tôt. À 16 ans, il navigue d'abord dans la marine marchande, puis à bord du cuirassé Jean Bart.
En parcourant les mers, il découvre les paysages ultramarins et les civilisations qui peupleront ses compositions.
De retour à Lyon, il devient ouvrier sidérurgiste, vivant d'un salaire d'ouvrier et peignant dans ses moments de loisir. Les grands changements sociaux apportés par le gouvernement socialiste de 1936 attisent son envie de peindre. Bien qu'autodidacte, sa technique se développe jusqu'à concevoir des cartons de tapisserie, à l'échelle et numérotés selon la gamme des couleurs.
Le Musée des Hospices Civils de Lyon a acquis une de ses tapisseries : Le Paradis retrouvé (1,75 x 3,50 mètres). Les aides de l'État ont permis la réalisation de la tapisserie Cavaliers de 60 mètres carrés qu'il a produite pour l'École Centrale de Lyon. Dans ces représentations, la profusion d'images et de couleurs fait office de composition.
Associé à la tradition naïve, on trouve dans ses œuvres de nombreuses références à l’artiste Paul Gauguin. Le catalogue de l'exposition rétrospective de 1979 le décrit comme appréciant la poésie de la Bible : « La Genèse et l'Apocalypse, le commencement et la fin du monde ont nourri ses projets les plus ambitieux comme un univers peuplé d'oiseaux et de poissons aux multiples couleurs... jaillit devant nous ».