Masque du théâtre Noh représentant Ko-Omote, Japon, 19ème siècle.
Ce masque est celui de Ko-omote, l’un des plus anciens et emblématiques masques du théâtre Noh. Sculpté dans du bois de cyprès japonais, il représente une jeune femme au visage pur et délicat, évoquant la beauté idéale de la jeunesse. Le maquillage subtil, la bouche légèrement entrouverte, et les sourcils tracés haut sur le front accentuent une expression douce et réservée, propre à l’élégance classique. La finition polie mais laissant apparaître des traces d’outils de la face intérieure ainsi que la faible épaisseur du masque témoignent de son ancienneté et du soin apporté à sa fabrication.
Dans le Noh, art dramatique apparu au XIVe siècle, les masques jouent un rôle central pour transmettre des émotions et des identités. Contrairement à d’autres formes de théâtre, ils permettent une interprétation intériorisée, où chaque inclinaison ou jeu de lumière modifie la perception de l’expression du masque.
Le masque de Ko-omote est utilisé pour incarner des jeunes filles ou des personnages féminins idéalisés, souvent dans des pièces à tonalité spirituelle ou mélancolique. Bien que représentant une femme, il est toujours porté par un acteur masculin, conformément à la tradition du Noh. Ce masque est apparu dans plusieurs œuvres majeures comme Hagoromo ou Sakuragawa, où il évoque des figures féminines gracieuses et éthérées.
Le sculpteur de masques, appelé men-shi, attribue à chaque création une personnalité propre, permettant aux acteurs de s’approprier l’émotion du rôle. Le masque de Ko-omote, à travers sa simplicité et son symbolisme, incarne à la fois la fugacité de la jeunesse et la profondeur des traditions esthétiques japonaises, raisons pour lesquelles il est très apprécié des collectionneurs occidentaux.
Encre et gofun sur cyprès japonais
Socle sur mesure en bronze
Minimes traces d’usage.
21 x 13 x 7 cm environ
Hauteur avec socle, environ 31,5