Cette très grande boite est en ec aille brune avec de larges cerclages en or jaune 14k.
La monture n’est pas poinçonnée mais à été testée à l’acide (négatif au 18k mais la touche met du temps à s’effacer ; positif au 14k).
Deux magnifiques portraits ornent le couvercle et le fond de la boite. Il s’agit de deux portraits de femme, peut être une mère et sa fille.
Elles sont vêtues de robe chemise assez simple qui étaient à la mode à la toute fin du XVIIIe siècle.
La femme représentée sur le couvercle est plus âgée, elle est représentée en buste, légèrement tournée sur sa droite. Elle est coiffée d’un grand ruban noué laissant échapper une cascade de bouclettes. Elle est assise sur un fauteuil dont on aperçoit le dossier avec une garniture en lame de couteau.
Sur le fond, la femme est plus jeune, femme a la même posture avec une robe chemise un peu plus développée. Elle est coiffée d’un large foulard formant un chapeau et laissant s’échapper des cheveux bouclés comparables au portrait précédent.
Elle est assise sur un fauteuil au dossier à enroulements.
Toutes les deux femment semblent esquisser un petit sourire, l’air songeur avec le regard perdu dans le lointain. Une grande douceur et sérénité se dégagent de ces portraits.
Ces deux portraits ne sont pas signés mais la très grande qualité de réalisation et certains détails stylistiques appellent au nom de Jean-Jacques Karpff.
Jean-Jacques Karpff est un peintre miniaturiste et dessinateur né en 1770 à Colmars et mort à Versailles en 1829. Elève de Jacques-Louis David, il est considéré comme l’un des portraitiste les plus doué de son époque. Il présente au salon de 1808 un portrait de l’impératrice Joséphine qui fera dire à son maitre « on ne peut pas pousser plus loin l’art du dessin ».
Ses miniatures sont toujours exécutées en grisailles et il y représente ses sujets avec une justesse remarquable, portée par une grande virtuosité technique.
Surnommé Casimir, il est dit que ce nom lui a été donné par des camarades d’atelier trouvant son nom de famille imprononçable.
On observe sur ces deux portraits des caractéristiques esthétiques et techniques typique de l’oeuvre de Jean-Jacques Karpff.
La « marque de fabrique » la plus évidente chez Karpff est ce travail du dégradé avec des hachures. Si cette technique est très visible sur les oeuvres sur ivoire, elle est plus discrètes, plus fines, avec les portraits sur papier. On l’observe notamment sur les robes et les manteaux des deux femmes et dans une moindre mesure sur les fonds.
Les cheveux bouclés sont, comme dans de nombreuses oeuvres référencées, très finement exécutés avec des boucles serrées et d’une grande brillance rendues par le fond blanc laissé en réserve.
L’on y retrouve également des lèvres et nez fins aux lignes franches, presque acérées, des drapées complexes et réalistes ou encore de très léger rehauts de gouaches blanches.
L’attention aux détails caractéristique de l’artiste se retrouve dans tous ces éléments mais également au soin apporté aux dossiers des fauteuils sur lesquels posent les sujets.
Voir pour comparaison, le portrait du Comte Jean-Charles Joseph de Laumond et de la Comtesse de Laumond, conservé au musée Unterlinden de Colmar (inv 99.8.1) ; le portrait de Jacques-Louis Etienne de Reise et Colette Thérèse Godefroy de Suresnes (collection particulière) ou le Portrait de Jean-Jacques de Reiset (collection particulière).
Une part de la production de Casimir est constitué de portraits en tondo sur feuille rectangulaire. Ces deux portraits sont peut être issue de ces oeuvres, découpées pour être intégrée dans cette boites car les portraits sont légèrement plus petits que les vues. Ces feuilles étaient signées sous le portrait, ce qui peut expliquer l’absence de signature sur notre boite.
Magnifique boite réalisée dans des matériaux précieux, avec de larges cerclages d’or contrastant admirablement avec l’éc aille brune, sublimée par ces deux incroyables miniatures attribués avec quasi certitude à l’un des plus grand portraitiste du tournant du XVIIIe siècle.
Les photos ne rendent pas hommage à la main de l’artiste et il est difficile d’en rendre tout le talent et la finesse.
8,1 cm de diamètre
7 cm de diamètre pour les seuls portraits
2,7 cm d’épaisseur
109,8 grammes brut
Bon état. L’ec aille a bougé au fil du temps et a provoqué des petites fentes et le soulèvement des cadres contenant les portraits. Quelques taches brune, très légères en partie basse. Ondulation des feuilles de papier.
Remise en main propre à Paris ou envoi en colissimo assuré.
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Monde : 35€