(La Haye 1874-1949 Paris)
Mystères de l’orient ?
pierre noire et gouache blanche sur papier
57 x 43 cm (à vue) ; 65,5 x 58 cm (encadré)
dédicacé à ‘Robert de Bedarieux’, signé ‘Sarluis’ et daté ‘1942’ en haut à gauche
une lègère déchirure en haut à gauche, légère pliure au centre de la feuille, infimes frottements en bas gauche (voir photographies)
En savoir plus :
Salomon Léon Sarluis, dit Léonard Sarluis, né en 1874 à La Haye, étudie à l’Académie royale des beaux-arts de cette ville entre 1891 et 1893. Il adopte tôt le prénom « Léonard » en hommage à Léonard de Vinci, marquant ainsi l’influence déterminante de la Renaissance italienne sur son œuvre.
En 1904, il s’installe définitivement à Paris et devient une figure centrale de la scène artistique de la capitale. Son art, fortement influencé par la Renaissance et le mouvement préraphaélite, s’inscrit pleinement dans l’esthétique symboliste. Il participe régulièrement à des expositions prestigieuses, telles que le Salon des artistes français, le Salon de la Rose-Croix, et présente également ses œuvres à la galerie Georges Petit. L’accueil enthousiaste de ses contemporains, tant artistes qu’écrivains, témoigne de son rayonnement dans les cercles littéraires et artistiques de son époque. En 1923, il illustre Voyage au pays de la quatrième dimension de Gaston Pavloski, confirmant son intérêt pour le mysticisme et l’exploration de dimensions imaginaires et spirituelles.
Sarluis entretient une relation artistique et intellectuelle particulièrement étroite avec Armand Point, figure majeure du symbolisme. Leur collaboration est notamment marquée par la création de l’affiche de la cinquième édition du Salon de la Rose-Croix, une œuvre emblématique qui reflète leurs idéaux communs et scelle leur amitié.
Notre œuvre s’inscrit dans cette veine mystique et orientaliste caractéristique de l’artiste. Elle représente un personnage masculin aux traits christiques accompagné d’une figure féminine, dans une composition évoquant la spiritualité et le sacré. Par son traitement et sa perspective, l’œuvre rappelle Déesse Égyptienne Devant un Roi Babylonien un dessin de Sarluis de 1926, vendu chez Artcurial le 26 septembre 2017.
Réalisée en pleine Seconde Guerre mondiale, cette composition témoigne d’une volonté d’échapper aux réalités tragiques de son temps en s’ancrant dans l’intemporel et le spirituel. La dédicace à Robert de Bédarieux illustre les relations privilégiées que Sarluis entretenait avec les milieux littéraires, affirmant ainsi son rôle de pont entre les arts visuels et les lettres.
Bibliographie sélective :
Nicolas Bousser, Léonard Sarluis, Coupe File Art du 1 juin 2023 [En ligne]