(Paris 1898 – Paris 1984)
Paysage aux pagodes au Vietnam
Craie Conté sur papier
H. 50 cm ; L. 32 cm
Sensible à l’ébauche de ses dons artistiques, son père l’inscrit dès l’année 1909 à l’Ecole de dessin municipale de la place des Vosges, où il sera élève jusqu’au décès de ce dernier en 1916. L’année suivante, c’est sa mère qui meurt.
Pour subsister, le jeune-homme travaille dans une fabrique de décors de théâtre. Il fréquente l’atelier Devambez et le peintre Emile Bernard, à qui il avait été présenté quelques années auparavant, le prend sous son aile. Il lui apprend énormément, l’initie à différentes techniques, et plus généralement le conseille dans ses lectures, dans ses choix artistiques et personnels.
Mobilisé à la fin de l’année 1917, André Maire termine son service militaire en Indochine où il enseigne le dessin. Il découvre le site d’Angkor, qui va le marquer pour la vie.
En 1921, de retour d’Asie, il se rend en Italie avec Emile Bernard et épouse sa fille Irène l’année suivante à Venise. Le couple y restera établi sept ans, tenant une petite galerie où le peintre propose ses œuvres à la vente. Ils ne rompent cependant pas les liens avec Paris, où ils louent un petit atelier. L’artiste commence à développer la technique de la sépia, qui lui permet de grandes compositions décoratives dans lesquelles s’exprime un goût de plus en plus prononcé pour l’architecture.
En 1930, André Maire remporte le Prix de la Casa Vélasquez et séjourne deux ans en Espagne, découvrant Tolède, Ronda, Salamanque, Gibraltar… La même année, il achète une maison en Bourgogne, à Semur-en-Auxois qui devient son port d’attache. A la fin des années 1930, le peintre découvre l’Egypte, puis l’Inde, mais alors qu’il est toujours à Ceylan, la guerre éclate et il est contraint de rentrer en France où il vient d’être mobilisé. Le conflit terminé, il entreprend un voyage en Afrique, le long du fleuve Niger, mais celui-ci est écourté car il contracte la malaria.
L’année 1947 marque son retour en Asie, où il s’établit pour dix ans, ne rentrant en France qu’à deux reprises en 1951 et 1954. Il séjourne à Hanoï, Saigon, Dalat, où il se passionne pour le mode de vie des populations des hauts plateaux et l’animation des rives du Mékong. Enfin, le peintre se rendra à Madagascar à la fin des années 1950.
Les voyages d’André Maire sont généralement de longue durée et lui permettent d’explorer non seulement les paysages qu’il observe, mais encore leurs habitants, de se familiariser avec des cultures aussi différentes que passionnantes. Cette vision humaniste caractérise la plupart de ses œuvres.
A partir des années 1930, il expose régulièrement dans de prestigieuses galeries parisiennes, notamment chez Charpentier ainsi qu’à la galerie Georges Petit, mais également à Bruxelles chez Isy Brachot. Il passe les dernières années de sa vie dans la maison familiale de Semur-en-Auxois, où il continue à peindre, habité par les rêveries et les souvenirs de tant de voyages.
Réalisée durant les années 1950 lors de son dernier séjour en Indochine, cette œuvre à la craie Conté est dans le plus pur style de l’artiste, alliant au sein d’une composition foisonnante, le trait noir, réhaussé d’une sanguine vibrante.
Cette œuvre est accompagnée d’un certificat d’authenticité de la petite-fille de l’artiste en date de février 2024.