Notre vieillard barbu coiffé d’un chapeau oriental couvert de plumes incarne la figure d’un puissant homme qui s’incline comme pour rendre hommage. Et on ne peut s’empêcher d’y voir la tête de Melchior, le mage venu d’Orient qui apporte l’or à l’Enfant Jésus.
Le trait vif et l’éclairage subtil des sujets de Claude Vignon lui valent d’être qualifié de peintre moderne, voire même de précurseur de Rembrandt ! D’ailleurs notre dessin n’échappe pas à la comparaison tant le traitement graphique de cette figure de vieil homme renvoie à l’univers du génie hollandais. Mais il ne faut pas s’y tromper, il s’agit bien là d’un dessin de l’école française dans lequel on retrouve les suggestions des maîtres du Nord et les influences de l’Italie où Vignon a séjourné dès 1610.
Le dessin est présenté sous marie-louise encadré avec une baguette en bois doré de style Bérain.
Dimensions : 25,5 x 17,5 cm – 46 X 34 cm avec le cadre
Claude Vignon (Tours 1593 – Paris 1670) est le fils de Guillaume Vignon, valet de chambre ordinaire du roi, fournisseur de son argenterie et contrôleur triennal des impositions. C’est dans la ville de Tours, dont le musée des beaux-arts lui consacre une importante exposition en 1993, que le jeune Vignon fait son apprentissage. Mais c’est dans l'atelier de Jacob Bunel, peintre de la « seconde école de Fontainebleau » qu’il acquiert la maîtrise du geste et de la couleur. Agé d’à peine 17 ans, Vignon part en Italie. Il est pensionnaire du roi à Rome en 1617, en même temps que Claude Mellan, Charles Mellin et Simon Vouet qui devient son ami. Durant son séjour romain, il sera marqué par l’art du Caravage dont les œuvres influenceront sa production. De retour à Paris en 1623, les nombreuses peintures qu’il réalise gagnent en clarté. Sous la protection de Louis XIII et de Richelieu, il devient aussi marchand d'art. Entre 1623 à 1638, il peint plusieurs tableaux pour Notre-Dame de Paris, dont le célèbre May de 1638 : Le baptême de l'eunuque de la reine Candace.
Membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture dès sa création en 1648, Vignon ne l'intègre en qualité de professeur que cinq ans plus tard. Côté vie privée, selon certains biographes, il aurait eu trente-cinq enfants de deux épouses dont certains ont collaboré à son travail.
Bibliographie :