46,5x30,6 cm / 63,5x49,5 cm encadré
Signé en bas à gauche « G. A. Loron »
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Ce dessin reflète le goût prononcé en France à la fin du XIXe siècle pour les « chinoiseries » et les « japonaiseries », mêlant un Extrême-Orient fantasmé aux canons de beauté académiques occidentaux.
Originaire du Loiret, Georges Alcide Loron se forme à Paris où il est élève dès 1869 à l’école municipale de dessin du Xe arrondissement puis, à partir de 1871, à l’École des beaux-arts dans l’atelier d’Isidore Pils (1815-1875) puis d’Henri Lehmann (1814-1882). Sa formation académique est perceptible dans cette représentation de femmes asiatiques aux traits idéalisés, affublées de costumes dont la partie supérieure semble tout droit inspirée par l’égide d’Athéna. En outre, les inscriptions sur la bande bleue divisant le dessin sont un assemblage ne voulant rien dire de caractères ou morceaux de caractères chinois, regroupés sans ordre particulier, que l’artiste a probablement recopiés d’estampes ou objets chinois.
Les motifs stylisés en arrière-plan attestent également du cursus de Georges-Alcide Loron dans les arts décoratifs, qui lui valut de remporter plusieurs prix lors de concours de dessins organisés par l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie alors qu’il était élève de l’école municipale de dessin. Ces succès n’eurent toutefois pas la suite escomptée et la misère poussa l’artiste à mettre fin à ses jours en 1892, à l’âge de 38 ans.
Réalisé avant 1892, ce dessin s’inscrit entre art académique, art décoratif et art nouveau, ce qui lui confère une forte singularité.