Ouvrant par trois portes en façade.
Travail de la fin du XIXième siècle. Les bronzes sont marqués au revers ZJ, attestant de l’origine prestigieuse de ce meuble.
Quelques précisions à ce sujet :
La marque « ZJ » a fait longtemps polémique parmi les experts du mobilier parisien du XIXème siècle, certains attribuant ces meubles à la maison Zwiener, d’autres affirmant qu’il s’agit de meubles de la maison Jansen, cette dernière ayant racheté les ateliers parisiens des célèbres frères Zwiener en 1895.
On peut citer par exemple Christopher Payne, l’expert référent en la matière qui écrit dans son livre « Paris la quintessence du meuble au XIXème siècle » au chapitre sur « Jansen Jean-Henri (1854-1929) » à la page 396 :
« Les initiales « ZJ » apposées au revers des bronzes ont longtemps été attribués à Jansen, cité comme « Zwiener Jansen ». Cependant nous pensons que ces initiales font aussi référence au mobilier fait à Berlin par Julius Zwierner et pas obligatoirement à ceux de Jansen. Pour compliquer les choses Jansen acheta les chefs-modèles « ZJ ». Ces derniers étant principalement du type et du style de ceux qui furent modelés, à l’origine par Léon Messagé, qui fut sculpteur indépendant jusqu’à la fin de 1890.
»
Dans la même logique, Christopher Payne écrit au chapitre sur « Zwiener Emmanuel (1849-après 1907) & Zwiener Julius (1867-1922) » à la page 555 :
« Une autre marque, « ZJ », a au cours des dernières années été attribuée aux œuvres postérieures à 1895, faites par Jansen après qu’il a repris l’entreprise en 1895. C’est de toute évidence une erreur. La marque « ZJ » n’est pas celle de Jansen utilisant les chefs-modèles de Zwiener, mais la marque de Julius Zwiener qui moulait lui-même. Autant que l’on sache, cependant, la marque « ZJ » n’est pas exclusivement celle de Julius Zwiener à Berlin mais aussi une de celles que les frères utilisaient pour identifier leurs modèles à Paris. Il est pratiquement certain que les chefs modèles de Paris étaient aussi utilisés à Berlin, de sorte que le marquage des bronzes ne prouve pas le pays d’origine de la pièce finie, pour l’attribution de laquelle on prendre en compte la base stylistique. »
Si l’on s’en tient à cette dernière phrase et que l’on s’intéresse à la base stylistique, il est probable que notre meuble soit plutôt issu des ateliers Jansen juste après la rachat à Zwiener, maison qui portait alors l’appellation «Zwiener Jansen Successeur » . Par exemple, à la page 397 du dit ouvrage on trouve la photo d’un meuble à hauteur d’appui en demi-lune présentant exactement les mêmes motifs de marquèterie que notre meuble et signé des deux noms « Zwiener Jansen »
En tout état de cause, qu’il soit issu des ateliers des frères Zwiener ou de ceux de Jansen, il s’agit bien d’un meuble d’exception, avec une qualité d’exécution exceptionnelle (la marquèterie est d’une finesse et d’une précision époustouflante).
Très bon état, entièrement restauré par notre atelier, finition vernis naturel au tampon.
Nous remercions Mme Clara Villani qui a aimablement confirmé notre analyse et l'attribution de ce meuble, dans le cadre de sa thèse de doctorat à la Sorbonne portant sur "Les bronzes d’ébénistes des maisons Zwiener et Jansen (1880-1930)".