(Ferrare 1842 - Paris 1931)
Nu de dos, portrait présumé de Lina Cavalieri (1874-1944)
Mine de plomb papier, H. 280 mm ; L. 255 mm.
Signé en bas à droite, et daté 1901
Provenance : Christie's Londres, lot 516, 29 juin 2000 ; Me Briest, Hôtel Dassault, lot 12, vendu 42 000 €, 22 juin 2001.
Né à Ferrare, où son père exerce le métier de peintre et de restaurateur d’art, Boldini quitte rapidement l’Emilie-Romagne pour se rendre à Florence en 1862. Il y côtoie, hors de l’Académie, le groupe des Macchiaoli, auprès duquel il explore les recherches d’un nouveau rapport à la nature, plus direct et immédiat. Portraitiste déjà renommé dès l’âge de vingt ans, il est engagé en 1866 pour réaliser un cycle de fresques naturalistes pour la villa Falconiera à Pistoia par Isabella Falconer. Ce mécène anglais lui ouvre les portes de l’Europe : en 1867, il est à Paris pour l’Exposition Universelle où il rencontre Edgar Degas et Edouard Manet qui influenceront singulièrement son approche picturale. En 1869, il se rend à Londres, étudie Thomas Gainsborough et connaît rapidement un vif succès parmi les mondains avec ses portraits de dames. A partir de 1870, il s’installe à Paris dans le quartier Pigalle et commence à portraiturer le « Tout-Paris ».
Son succès en tant que portraitiste certes mondain, mais également très novateur dans le naturel des poses, à la fois raffinées et excentriques, la vivacité de la touche électrique et des couleurs, ne sera plus démenti. Il séjournera fréquemment en Italie, en Hollande, en Espagne et à New York. Homme du monde, le « maître de Ferrare » fût l’ami du baron de Rothschild, du musicien Giuseppe Verdi, de la romancière Colette et des peintres Edgar Degas et John Singer Sargent, dont il reprendra l’atelier parisien en 1885.
Si ses portraits mondains ont fait la réputation de Giovanni Boldini, on ne peut écarter de sa production des images plus intimes de pose de ses modèles. Tel est ce nu de dos où la touche vive de l'artiste se pose par zones à l'arrière-plan afin de faire ressortir les généreuses formes féminines en réserve. Les courbes du corps sont soulignées pars les coups de crayon au mouvement circulaire, que l'on attend dans les compositions fortes du maestrode la Belle Époque.
Le visage fin et le nez aquilin peuvent nous diriger vers un modèle de Boldini de l'époque : Lina Cavalieri, soprane italienne ayant réussi à Paris, qui posera devant le chevalet du peintre à de nombreuses reprises. Une toile réalisée en 1898 et intitulée Il cappellino nuovo, représente également la jeune femme de profil.