Allégorie de l’hiver
Huile sur toile, cm 107,5 x 171,5
Concordantement connu comme Bassano de la ville d’origine, Bassano del Grappa, le nom a été fixé par la critique artistique pendant l’époque moderne; celui de "Da Ponte" était une entreprise commerciale ante litteram, à gestion familiale, active depuis environ un siècle et demi. Commencée par François l’Ancien, dans les toutes premières années du XVIe siècle, elle a atteint une grande reconnaissance dans toute l’Italie du nord avec la personnalité de Jacopo, à partir de la seconde moitié de la quatrième décennie, et des frères de ces Giambattista et Gianfrancesco. Après lui, ce seront ses fils Francesco il Giovane, Giambattista, Leandro et Gerolamo qui se feront les interprètes de la tradition familiale. Les compositions proviennent d’une série conçue par Jacopo Bassano (1510-1592) et les caractères de style suggèrent de rapporter l’exécution à son école, dont les épigones sont trouvés dans des activités tout au long du XVIIe siècle. La scène représentée ici ne semble pas représenter un simple paysage mais plutôt une allégorie de l’hiver, sujet très fréquent en ce qui concerne la production de l’atelier Bassano. Les activités menées par les personnages sont celles typiques de la saison d’hiver, bien mis en évidence même par les arbres nus et le paysage enneigé en arrière-plan, séparé du point de vue scénique par rapport au premier étage. Dans d’autres versions de l’œuvre, on aperçoit aussi une scène biblique isolée, à savoir le Christ porteur de croix, absent dans cette dernière, où sont conservés les détails liés à la vie quotidienne des paysans : la récolte du bois, la famille autour du feu, les animaux qui lient les différentes parties du tableau et le panorama à l’horizon parsemé de neige. La production de l’atelier Bassano se caractérise par l’accentuation des ombres qui contraste avec la vivacité des couleurs et des éclairages, qui ressortent dans le sombre environnement de la nuit d’hiver. La richesse tonale, les contrastes lumineux, le sujet biblique-pastoral, le scénario agreste s’inscrivent parfaitement dans le contexte de la peinture de l’école bassanaise.