Gouache sur papier.
Italie.
Avant 1812.
h. 47 cm ; l. 56 cm.
Ces deux gouaches font partie d’une grande famille des sujets qui, longtemps attribués à Raphaël, ont été largement diffusées à la fin du XVIIIe siècle, le plus souvent pour une clientèle de « grands touristes », ces élites venues de toute l’Europe vers l’Italie pour y voir, au cours de leur « Grand Tour », les antiquités grecques et romaines ainsi que les œuvres d’art les plus célèbres, au premier rang desquelles celles de Michel-Ange et de Raphaël.
Un cycle de douze divinités gréco-romaines, dont le présent Mars et et la présente Diane sont issus, est connu par une série de gravures réalisée par Carlo Lasinio, un célèbre graveur actif à Florence dès la fin du XVIIIe siècle ; or il existe une autre série de gravures, plus rare et plus ancienne, quoique du même modèle, et de la main, cette fois, de graveurs romains et non florentins, Pietro Bettelini et Pietro Fontana. Ces deux graveurs, très intégrés dans le milieu des artistes romains, proches, l’un de Thorvaldsen, l’autre de Canova, avaient aussi dans leur cercle le peintre Michelangelo Maestri, dont on retrouve la signature et la dédicace sur douze épreuves éditées par Bettelini et Fontana, aujourd’hui conservées au British Museum.
Les présentes peintures sont, elles aussi, de la main de Michelangelo Maestri, mort en 1812 à Rome, célèbre pour ses gouaches peintes d’après des sujets raphaélesques et pompéiens. La facture de Maestri est ici particulièrement fine, et l’on pourrait croire que chaque touche, dans les modelés, suit les hachures d’un graveur, si l’on ne voyait pas, à quelques endroits, les traits et les repentirs du peintre dessinateur.
En vérité, ce cycle de douze dieux est un cycle de douze « planètes », celles citées par Montagnani, dans la description des gravures grâce auxquelles la composition des fresques de la Sala Borgia nous sont connues. Il décrit la Volta della Sala Borgia nel Palazzo Vaticano ove sono espressi i Pianeti, le Ore del giorno, ed i segni del Zodiaco dell' immortal Rafaello Sanzio da Urbino. Il s’agit donc ici, non pas d’Artémis et Arès, mais de la Lune et de Mars, les deux corps célestes les plus proches de la Terre. Le modèle de ces figures, aujourd’hui disparu, n’est pas non plus de la main de Raphaël, comme on le disait alors, mais de celle de ses disciples Giovanni da Udine et Perino del Vaga, peignant ici, vraisemblablement, d’après les cartons du maître.
Chacune de ces gouaches est agrémentée d’un superbe cadre en acajou d’époque Empire, finement sculpté de frises d’oves et de dards et ornées de rosaces sculptées et dorées, en applique dans les encoignures.
Quelques fêlures sont visibles sur le cadre.
Sources
Joseph Archer Crowe et Giovanni Battista Cavalcaselle, Raphael. His Life and Works, t. II, Londres, 1882 ; John Pope-Hennessy, Raphael, New York, 1970.