Le soleil couchant baignait les collines de Canaan d'une lumière dorée, mais dans le cœur de Jacob, l'obscurité régnait. Il était assis, le corps courbé, les yeux rougis par les larmes, tenant dans ses mains tremblantes un morceau de tissu déchiré et ensanglanté. C'était la tunique de Joseph, son fils bien-aimé.
Jacob se souvenait de la joie qui avait illuminé son visage lorsqu'il avait offert cette tunique à Joseph. C'était un symbole de son amour, une preuve de sa préférence pour le fils de Rachel, sa femme tant aimée. Mais cette tunique, autrefois si belle, était maintenant tachée de sang, un rappel cruel de la perte qui avait frappé son foyer.
Ses fils étaient revenus des pâturages, le visage grave, évitant son regard. Ils avaient prétendu avoir trouvé la tunique déchirée, souillée de sang animal. Ils avaient insinué qu'une bête sauvage avait attaqué Joseph, le dévorant sans laisser de trace.
Jacob avait refusé de croire. Joseph était fort, courageux. Il ne pouvait pas avoir été vaincu par une bête. Mais la vue de la tunique, la douleur dans les yeux de ses autres fils, l'avaient convaincu. Son cœur s'était brisé.
Il avait déchiré ses vêtements, s'était couvert de cendres, et avait pleuré, pleuré sans fin. Ses filles avaient tenté de le consoler, mais leurs paroles étaient vaines. Son chagrin était trop profond, sa douleur trop intense.
Jacob ne pouvait imaginer la vie sans Joseph. Son fils était sa joie, son espoir. Il avait rêvé de le voir grandir, de le voir fonder une famille. Mais ces rêves étaient maintenant réduits en poussière.
Pendant des jours, des semaines, des mois, Jacob a porté le deuil de Joseph. Il errait comme une ombre, le cœur lourd, les yeux vides. La tunique ensanglantée était devenue son fardeau, un rappel constant de sa perte.
Il ne savait pas que Joseph était vivant, vendu comme esclave en Égypte. Il ne savait pas que ses autres fils l'avaient trompé, rongés par la jalousie. Il ne savait pas que l'histoire de Joseph était loin d'être terminée.
Mais pour l'instant, Jacob pleurait, pleurait la perte de son fils bien-aimé, son cœur brisé par la douleur et la tromperie.