(Londres, 1789 – Paris, 1873)
Apelle et Phryné
Gouache
H. 19,3 cm ; L. 18,3 cm
Signée en bas à gauche
1826-1827
Œuvre en rapport : tableau exposé au Salon de Paris de 1827, sous le numéro 230,
pour lequel notre dessin est préparatoire.
Provenance :
- Collection Marie-Madeleine Aubrun (1924-1998)
- Collection Hans A. Lüthy (1932 - 2009), ancien directeur de l’Institut Suisse pour
l’étude de l’art
Tout comme son collègue Grenier de Saint-Martin, Louis-Charles-Auguste Couder est le fils d’un ancien colon de Saint-Domingue. Après un court passage dans l’atelier de François-André Vincent, il est formé par Regnault, puis par David ; c’est un peintre d’histoire, de sujets bibliques et mythologiques, même s’il produira quelques portraits. S’il débute au Salon en 1814, c’est avec Le Levite d’Ephraïm, au Salon de 1817, qu’il accède à la célébrité et à la reconnaissance de l’Etat. Dès lors, il réalisera des peintures décoratives pour le Louvre, des tableaux pour le musée de Versailles sous Louis-Philippe, sera membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1839, et sera fait officier de la Légion d’Honneur en 1841. On trouve aussi à son actif des peintures d’église, par exemple pour la Madeleine, Saint-Germain l’Auxerrois, ou Notre-Dame de Lorette.
Au Salon de 1827, Couder expose six peintures, dont Apelle et Phryné (qui sera également présenté à l’Exposition de la Société des Amis des Arts de Lyon de 1836, sous le numéro 56, décrit comme appartenant à Monsieur Monneret). Le tableau (75x65 cm), affublé d’une signature apocryphe, est récemment passé en vente avec une attribution erronée à Jacques-Antoine Vallin, sous le titre Apelle peignant Phryné comme Vénus.
Il s’agit d’un sujet plutôt rare : le célèbre peintre grec Apelle (qui fut notamment au service de Philippe de Macédoine puis d’Alexandre), travaillant sur son tableau Vénus sortant des eaux, prend la superbe courtisane Phryné comme modèle. Phryné avait aussi posé pour le sculpteur Praxitèle, ce dernier, tout comme Apelle, ayant aussi été son amant. La principale différence entre notre gouache et le tableau final réside dans la présence d’une servante sur la droite, qui « remplace » le rocher.