France ou Europe
Un manteau de robe à la française en damas des Indes vert céladon, traitée ici à la retroussé, le bas de la robe ayant été coupé !. Ce type de damas fond satin à dessin de grandes fleurs des Indes crème est rare. Sa largeur de laize est de 70 cm, cela indique qu'il n'est pas français, les largeurs de métier étaient de 50 cm. Ce damas est soit en provenance de Chine via les Compagnies des Indes (d'où son appellation de Damas des Indes), soit en provenance de Hollande qui tissait des grandes largeurs à l'image des produits importés par VOC (Compagnie des Indes Néerlandaise). La coupe est originale et assez tôt dans le 18ème siècle. Les deux larges plis creux du dos "à la Watteau" et les deux plis devant sont à rapprocher de la coupe des robes volantes de la période Régence. Les manches trois-quarts sont à doubles volants d'engageantes, soulignées de crêtes en passementerie d'époque avec rappel sur le courant ondulé des falbalas du devant. La doublure du corsage est originale en lin écru (rares petits trous) avec possible modification de la pièce d'estomac qui s'épingle devant. Cette robe reste une pièce historique très intéressante avec de possibles modifications apportées au 18ème siècle. Hélas le bas du manteau a été coupé et cousu à la machine à coudre au 20ème siècle par une couturière peu scrupuleuse ! Son constat d'état est bon avec quelques taches de rouille sur le juponné, la soie est stable, très résistante et non décolorée. La jupe piquée ne fait pas parti de cette vente.
Dimension: grande taille pour l'époque, l'équivalent d'un 38 femme en France. Hauteur 113 cm, épaules 37 cm, poitrine 90 cm.
J'ai choisi de présenter cette pièce rare mais hybride à la manière de Jean Siméon Chardin (célèbre peintre français 1699-1779), c'est à dire à la retroussé ou à la manière d'un long casaquin, lorsque les robes des riches élégantes du 18ème siècle, étaient "déclassées" dans l'échelle sociale (voir les deux dernières photos). Il ne faut pas oublier que les robes à la française pouvaient être à transformation comme au 19ème siècle. C'est à dire que l'on peut parfois au 18ème siècle, rencontrer une jupe, un manteau, un casaquin et un caraco assortis, permettant de ponctuer la journée d'une élégante, en quelque sorte, du faste de la journée à la décontraction à la maison (Domo en latin)