"Carlos - Reymond (1884 - 1970) Scène De Plage En Normandie Vers 1924"
Carlos-Reymond (
Carlos Reymond assortissait sa signature d'un trait d'union qui demeure d'usage) est un
artiste peintre et
graveur français d'ascendance espagnole né dans le
15e arrondissement de Paris le
16 novembre 1884 , mort à
Nice le
12 février1970.
Par son mariage avec la cantatrice de l'
Opéra-Comique et artiste peintre
Marthe Lebasque, il était le gendre de
Henri Lebasque.
Voici une très belle huile sur panneau représentant une scène de plage animée un jour d’été sur une côté normande peinte probablement vers 1924-1925 si l’on se réfère aux sujets peints et datés et situés ci-après.
Signée en bas à droite, les dimensions encadrement compris: 80 x 57,5 centimètres.
Biographie
Carlos-Reymond naît à Paris. Recevant à l'âge de seize ans les conseils et les encouragements de
Claude Monet, « le pittoresque des rues parisiennes lui fournit à ses débuts des sujets de compositions animées » Carlos-Reymond se fixe cependant très jeune à
Saint-Tropez où ses parents se font construire une « charmante demeure » en 1903
« C'est dans notre port de Saint-Tropez, témoigne son ami
André Dunoyer de Segonzac qui l'y rencontre pour la première fois durant l'été 1908, qu'il apprit à aimer la mer, la beauté des ports et des navires.
C'était l'époque des
tartanes le jeune Carlos les dessinait avec ferveur et les peignait à l'aquarelle »
Si, dans l'entourage tropézien de
Paul Signac dont il devient l'élève, Carlos-Reymond fréquente
Louis Valtat, Henri Lebasque,
Charles Camoin et
Henri Manguin, c'est surtout avec Signac et Henri Person « qu'il se lie, formant un trio inséparable où chacun suit sa voie, stimulé par le travail du voisin mais sans jamais l'imiter ».
En 1915, Carlos-Reymond se trouve mobilisé avec son ami
André Dunoyer de Segonzac au sein de l'
Escadrille des Cigognes à
Breuil-le-Sec.
En 1919, il épouse
Marthe Lebasque pour une vie qui va alors se partager entre Paris et le Midi, assortie de villégiatures conduisant en
Normandie, en
Bretagne, aux
Pays-Bas, en
Italie, en
Espagne, en
Afrique du nord.
« Une vie consacrée aussi à l'amitié avec des artistes tels que
Pierre Bonnard,
Albert Marquet,
Henri Matisse,
Henri-Edmond Cross,
Maximilien Luce,
Maurice de Vlaminck, Maurice Denis,
Georges Rouault,
André Lhote,
Jacques Villon,
Kees Van Dongen,
André Dignimont ou
Marie Laurencin, des poètes tels que
Guillaume Apollinaire et
Jean Cocteau, des critiques tels que
Félix Fénéon,
Jean Cassou ou
Claude Roger-Marx, des musiciens tels qu'
Albert Roussel,
Jacques Ibert,
Florent Schmitt ou
Nadia Boulanger qui sont les familiers de leur appartement à Paris ou de leur villa à
Roquefort-les-Pins,
La Marthoune ».
Ces relations dans le monde musical mandatent précisément Carlos-Reymond, alors membre du comité de la
Société des artistes indépendants, pour assurer avec succès la relance du Salon des indépendants qui rouvre ses portes en 1920 après l'interruption du fait de la
Première Guerre mondiale.
C'est en 1941 que Carlos-Reymond et son épouse s'installent à
Cimiez où ils sont les voisins de Henri Matisse. « Du haut de la colline de Cimiez, sur sa terrasse, il pouvait contempler la baie de Nice. Carlos-Reymond vivait alors au milieu de meubles anciens dans un appartement, véritable musée, où se trouvaient accrochées les plus belles toiles de son beau-père... Ses propres toiles accrochées à leurs côtés, des premières œuvres pointillistes aux plus récentes, témoignaient de la qualité et de la singularité d'un art que sa modestie et sa réserve n'ont permis de découvrir vraiment qu'après sa mort ».
Œuvre Sujets peints et leurs dates
Paris, avant 1903.
Florence, 1902, 1921.
Saint-Tropez, à partir de 1904.
Concarneau, 1915, 1925.
Le Havre, 1924.
Honfleur, 1925.
Bords de Seine (Vernon, Les Andelys), 1925.
Moret-sur-Loing, 1925, 1926.
Saint-Malo, Saint-Servan, Cancale, Tréboul, 1925, 1927, 1930.
Venise, 1925, 1927, 1957.
Le Béarn, 1926.
Tunis, Sousse, Gabès, 1929, 1946.
Alger, 1930.
Santa Catalina (Séville), 1932.
Nice, après 1941.
Grenade, Tolède,
Éditions bibliophiliques
Jacques Roujon, Carnet de route, août 1914 - janvier 1915, préface de Robert de Flers, illustrations de Carlos-Reymond, Éditions Plon-Nourrit & Cie, Paris, 1916.
Douze chansons de route, recueillies et décorées de 52 bois originaux gravés par Carlos-Reymond, Typographie François Bernouard, 1924.
René Darde, L'habitation provençale, préface de Henri Algoud, six bois gravésoriginaux par Carlos-Reymond, Éditions Charles Massin & Cie, Paris, 1926.
Ouvrage collectif
(Gérard Bauër, Francis Carco, Paul Claudel, Colette, Léon Daudet, Jean Giraudoux, Pierre Mac Orlan, Jules Romains, André Suarès, Paul Valéry...), Paris, 1937, soixante-deux lithographies originales par 62 artistes (Carlos-Reymond, Hermine David, André Dignimont, Kees Van Dongen, Édouard Goerg, Henri Matisse, Roland Oudot, Raymond Renefer, Louis Touchagues, Henri Vergé-Sarrat, Maurice de Vlaminck...), -lithographies par Chas Laborde et Carlos-Reymond pour Les Boulevards de Gérard Bauër, cinq cents exemplaires numérotés, Imprimerie Daragnès pour la ville de Paris, Exposition universelle de 1937.
Réception critique « La sensibilité de Carlos-Reymond et la finesse de sa vision font que les œuvres de ce peintre dégagent un charme très subtil et expriment toute une délicatesse de cœur discrète mais dont la sincérité n'échappe pas. C'est un art attaché à la nature et à toutes ses expressions. » - Raoul Dufy L'Amour de l'art
« En utilisant tantôt l'huile et ses densités, tantôt les charmes nacrés de l'aquarelle, Carlos-Reymond fait défiler ses amis si divers : rochers, ondes miroitantes, chênes-lièges aux blessures cruellement ouvertes. Il faut voir cette exposition : elle est réconfortante; elle fait beaucoup d'honneur son seulement à l'artiste mais encore à cette rayonnante Côte d'Azur où d'admirables harmonies s'établissent entre un peintre comme Carlos-Reymond et la nature qui se fait auguste et souriante. » - Robert Rey
« Comme chez son maître Paul Signac, son talent d'aquarelliste est parallèle à celui de peintre : les deux techniques se complètent et s'étayent l'une l'autre... Sa présence sur le port de Saint-Tropez, témoin de ses débuts, il y a plus de soixante ans, est symbolique de la fidélité à son art de cet artiste, pur indépendant, aussi éloigné des formules académiques que des modes artistiques artificielles et éphémères. » - André Dunoyer de Segonzac
« Claude Monet lui donne ses premiers conseils, Signac l'initie aux disciplines du Divisionnisme, principes qui le guident tout au long de son œuvre mais dont il refuse l'application systématique pour exprimer les chatoiements de la lumière méditerranéenne. Grâce à sa rigueur et à sa délicatesse, il réussit à éviter toute vulgarité dans ces thèmes tant rabâchés : la mer battant les rochers des calanques, le jeu des voiles dans le vent. » - Gérald Schurr