Le sujet ici traité est une "Diane Brisée". Contrairement aux représentations antérieures de Poussin, Boucher, Rubens, elle n'est pas victorieuse, et la scène cynégétique n'est pas à son avantage, elle ne mène pas le combat puisqu'elle semble avoir perdu. Le socle de la statue est sans dessus-dessous, sa tête est décollée du reste du buste, son arc en bois brisé. La tiare en forme de lune nous renseigne sur l'identité de la déesse de la nuit. Mais dans ce qui semblait un temple à l'architecture antique, nous voyons à l'arrière plan que d'autres pierres se sont désolidarisées. Elle va peut-être couler, l'endroit semble à l'abandon, le reflet d'un cerf fier, droit, dans l'arrière plan à droite semble nous signifier qu'il s'est émancipé et jette un dernier coup d'oeil à sa protectrice. Les nénuphars fleuris engloutissent Diane, elle n'a plus rien d'une déesse omnipotente, la nature reprend ses droits.
Provenance : Vente successorale, l'Atelier Paul MANTES (1921-2004), DROUOT "Ader", mardi 20 mars 2012.