Importante tête en terre cuite représentant le dieu Harpocrate, caractérisée par un visage d’adolescent aux traits gracieux et expressifs. Les yeux ouverts et la douceur des lignes traduisent une esthétique influencée par les idéaux grecs. La chevelure ondulante, ornée de la mèche de l’enfance maintenue par un bandeau, confirme son identification en tant qu’Harpocrate, symbole de renouveau et de protection.
Terre cuite orangée avec des restes d’enduit blanc d’époque. Quelques éclats et manques liés au temps, léger rebouchage sur le nez. Une vis ancienne fixe la tête à son socle.
Égypte, époque gréco-romaine, 300 à 100 av. J.-C.
Dimensions :
Sans socle : 11 x 9 cm.
Avec socle : 17,5 cm.
Provenance : Ancienne collection François Leboiteux, Paris, Après succession, acquise par celui ci à la vente Tajan, Drouot, du 24 mars 2004, numéro 9 du catalogue. ( une photocopie du bordereau sera remise à l’acheteur ).
Vendue avec certificat d’authenticité de l’expert Serge Reynes
Garantie d’origine et d’époque.
* Frais d'expédition sur devis.
Cette tête illustre une symbiose remarquable entre les figures d’Harpocrate, dieu égyptien de l’enfance et du renouveau, et Adonis, dieu grec de la beauté et de la fertilité. Cette association est le résultat du syncrétisme religieux qui caractérise l’Égypte sous domination grecque et romaine.
Harpocrate, version hellénisée d’Horus enfant, est traditionnellement représenté avec la mèche de l’enfance, un symbole égyptien d’innocence et de renouveau. Sous l’influence de la culture grecque, ses traits s’adoucissent, se rapprochant des idéaux esthétiques grecs d’harmonie et de perfection.
Adonis, de son côté, est une figure centrale du monde grec, associée à la renaissance et au cycle de la nature. Sa mort et sa résurrection annuelles symbolisent la fertilité et le renouvellement, des thèmes également présents dans les attributs d’Harpocrate.
Dans l’Égypte gréco-romaine, cette association transculturelle a permis de fusionner les qualités des deux divinités : la jeunesse divine d’Harpocrate, ancrée dans les traditions égyptiennes, et l’idéal de beauté d’Adonis, imprégné des valeurs grecques. Cette tête en terre cuite, par ses traits gracieux et son iconographie, incarne cette union spirituelle et artistique.
Sous l’influence des Ptolémées, l’Égypte devient un carrefour culturel où se mêlent les traditions égyptiennes et grecques. Ce syncrétisme reflète non seulement une volonté politique de rapprocher les cultures, mais aussi une adaptation religieuse destinée à intégrer les différentes communautés.
Les représentations d’Harpocrate adoptent alors des éléments stylistiques grecs tout en conservant leurs racines égyptiennes, créant des œuvres uniques, comme cette tête, où se rejoignent l’idéalisation grecque et les symboles profondément enracinés de la tradition égyptienne.