Marcel Vertès (1895-1961) Un artiste de music-hall, dessin signé

Marcel Vertès (1895-1961) 
Artiste de music-hall, 
signé en bas à droite et dédicacé 'à monsieur Pierre Guastalla bien sympathiquement son confrère Vertès' en bas à gauche
Crayon sur papier
20,8 x 13,8 cm
encadré : 30,5 x 24,5 cm

Ce petit dessin est très caractéristique du style vif de Marcel Vertès, mais aussi de son inspiration.
On y retrouve le trait nerveux de l'artiste, immédiatement évocateur du personnage qu'il représente. Il s'agit manifestement d'un artiste qui se prépare à une performance, et il y a évidemment une ambiguïté dans cette figure androgyne, même si l'on peut reconnaître un homme. Le crayon de Vertès sert admirablement ce sujet. Il est particulièrement inspiré par le monde du spectacle et du music-hall, qu'il abordera tout au long de sa carrière.
Le dessin est dédié à un autre artiste, Pierre Guastalla (1891-1968), dont l'univers est différent mais dont les affinités avec Marcel Vertès sont évidentes, puisqu'il s'est également beaucoup consacré à la gravure dans l'entre-deux-guerres.

Emmanuel Marcel Vertès, né Vértes Marcell à Újpest (Hongrie) le 10 août 1895 et mort à Paris 16e le 31 octobre 1961, est un peintre, graveur, illustrateur, costumier et cinéaste français d'origine hongroise.
Après avoir étudié avec Ferenczy aux Beaux-Arts de Budapest, Marcel Vertès réalise des affiches politiques pendant la Première Guerre mondiale. Exilé à la fin des hostilités, comme ses camarades Mihály Bíró et Róbert Berény, il étudie à l'Académie Julian à Paris. Il se fait connaître en France au milieu des années 1920, notamment par ses lithographies et ses illustrations. Il publie L'heure exquise, une série de gravures érotiques, puis Le pays à mon goût. Ses sujets de prédilection sont le cirque, les bals et les maisons closes. C'est avec un album de lithographies intitulé Dancings qu'il se fait véritablement connaître. Il illustre notamment Chéri et La Vagabonde de Colette, L'Europe galante de Paul Morand et Le Cirque de Ramón Gómez de la Serna, édités par les galeristes Madeleine et Pierre Trémois. Il est associé au dessinateur hongrois Alex Szekely.
Dans les années 1930, il travaille également pour des magazines de mode tels que l'édition anglaise de Vogue, son concurrent américain Harper's Bazaar et la Gazette du Bon Ton. 
 Graveur, aquarelliste et costumier, cet artiste a également collaboré à de nombreuses reprises avec Elsa Schiaparelli : campagnes publicitaires pour des parfums, création de tissus et même portrait de la couturière. Mobilisé au début de la guerre, il est démobilisé l'année suivante et part pour Biarritz. Après un passage en Espagne, il revient peu après à New York avec sa femme et s'installe dans la 57e rue, poursuivant ses collaborations et illustrations avec le monde de la mode.
Au début des années 1950, Marcel Vertès jouit d'une grande notoriété dans les milieux artistiques, justifiée par un talent souvent qualifié d'exceptionnel. Ses dessins se caractérisent par une grande économie de trait et de couleur, et il réalise également des illustrations en noir et blanc.
C'est à cette époque qu'il travaille sur Moulin Rouge de John Huston en tant que costumier et décorateur. Ce film lui a valu deux Oscars. Il retourne à Paris à la fin des années 1950 et y meurt en 1961.