Fragment de carreau de revêtement Ilkhanide (Iran mongol, 1256-1335)
Personnage debout en relief sur fond de motifs végétaux et d’entrelacs réalisés au lustre métallique avec rehauts de bleu de cobalt.
Pâte siliceuse glaçurée
Provenance : probablement Takht-e Sulayman
Dimensions : 8.5 x 6.5 x 2.5 cm
Dimensions avec socle : 18 x 9.5 x 8 cm
Rapport de condition : pièce de fouille fragmentaire, glaçure en très bon état avec couleurs vives
Menés par Gengis khan, les mongols déferlent sur le monde islamique et son empire est divisé entre ses 4 petits fils, avec le Khan de Chine au-dessus des autres. Houlagou Khan fonde ainsi en Iran l’Ilkhanat de Perse. On peut remarquer dans l’art Ilkhanide l’utilisation de techniques locales antérieures (comme le lustre métallique) avec un important apport chinois. Ces tribus initialement chamanistes et bouddhistes, finissent par se convertir à l’islam en 1290.
Takht-e Sulayman est un site zoroastrien du Nord-Ouest de l’Iran réutilisé par les mongols (une façon d’assurer une continuité historique et de légitimer leur pouvoir). L’iconographie des carreaux de revêtements en pâtes siliceuse à décor de lustre métallique de Takht-e Sulayman est particulière : elle se rattache à l’histoire préislamique de l’Iran, et est empreinte de thèmes chinois comme le dragon ou le phœnix qui sont des symboles de pouvoir impérial. Tout le répertoire est en lien avec une volonté de légitimation politique : légitimation vis-à-vis des Grands Khans chinois et légitimation vis-à-vis des populations locales.
Notre exemplaire peut par exemple être rapproché stylistiquement d’un carreau conservé par le Victoria and Albert Museum (n°1841-1876) représentant Bahram Gur en train de chasser, et découvert à Takht-e Sulayman.