Joseph Lépine (1867-1943) Village de basse Corrèze

Joseph LÉPINE
(Rochefort 1867 – Paris 1943)
Village de basse Corrèze
Aquarelle sur papier
H. 29,5 cm ; L. 37,5 cm

Joseph Lépine s’installe rapidement à Bordeaux où il apprend auprès de Louis-Alexandre Cabié, peintre paysagiste bien connu de la région et maître de nombreux artistes du début du XXème siècle. Malgré les avertissements du maître, il souhaite se confronter à la modernité parisienne de la fin du XIXème siècle et découvrir les modes impressionnistes voire déjà post-impressionnistes. Il y devient l’élèves des peintres néo-classiques Courtois et Girardot, tous deux anciens élèves du grand Jean-Léon Gérôme.
Dés 1897, il expose au Salon où il envoie des paysages de Provence. Il devient membre en 1905 de la Société des Artistes Indépendants la même année où les fauves Matisse, Derain, Vlaminck participent et se font connaître lors du Salon d’Automne. Un achat de l’État du Salon des Indépendants de 1908, Vieille boutique, aujourd’hui conservée au Musée de Menton, marque un lancement officiel à sa carrière. Il expose cette année là à Londres au Royal Albert Hall, suite à l’invitation de l’Allied Artists’ Association, ce qui montre une forme de distinction du peintre parmi la scène artistique à l’international. À Paris, l’artiste rencontre un certain nombre de peintres bien connus de l’époque dans les quartiers de Montmartre et à Montparnasse, notamment Matisse et Signac.
Son travail de la peinture repose notamment sur son approche de la matière, de la lumière et de la couleur dont les juxtapositions présentent un jeu de saturation et de composition à partir de réserves apparentes. Après la Première Guerre mondiale, Lépine retourne davantage dans sa région d’origine, où il peint des paysages autour de Bordeaux et en remontant le cours de la Dordogne jusqu’aux charmants paysages de la basse Corrèze. Beaulieu-sur Dordogne, Argentat, mais aussi le Lot avec les escarpements bâtis de Saint Circq Lapopie.
La ville de Bordeaux et l’État acquièrent deux de ses œuvres représentant un paysage près de Verdelais et une vue de l’Église Saint-Michel de Bordeaux en 1939 et 1941.
Considéré aujourd’hui comme une figure très importante de la peinture bordelaise, et l’unique « post-impressioniste » de l’école Girondine, il tient sa place à l’échelle nationale. Une exposition retrospective au Musée d’Eysines lui a été consacrée en 2021.

Notre aquarelle (support rare chez Lépine) ne déroge pas à sa technique et à ses ambiances. Plans resserrés, croisements d’architectures et de toitures, un ensemble classique chez cet artiste. Ce sujet a été représenté sous le même angle au moins à trois reprises, sans que les œuvres n’aient été situées précisément. Néanmoins, stylistiquement, nous nous situons dans les architectures limitrophes de l’ardoise et de la tuile plate, à l’image des quelques kilomètres qui séparent Argentat et Beaulieu sur Dordogne, aux confins de la Corrèze et du Lot.