Ici, notre saint est représenté âgé, selon la tradition iconographique. Il porte dans sa main gauche un livre faisant allusion à la règle Antonite et devait tenir dans la droite un Tau ou une clochette, deux de ses attributs usuels comme l'illustre une estampe datée des années 1460-1470, conservée à la Bibliothèque Universitaire de Salzbourg. A ses pieds apparaît un cochon, attribut privilégié du saint. Ce dernier ferait allusion à la fois au sanglier diabolique du désert qu'Antoine aurait domestiqué et qui serait devenu par la suite son plus fidèle compagnon, mais aussi aux porcs de son ordre qui étaient les seuls à pouvoir circuler librement dans les rues, affublés d'une clochette. On retrouve cet animal au pied du saint sur un bas-relief allemand du début du XVIe siècle acquis par le musée de l'Oeuvre Notre-Dame de Strasbourg auprès de la Galerie Sismann en 2014.
D'un point de vue stylistique, notre œuvre est à rapprocher des productions Souabes de la première moitié du XVIe siècle et plus particulièrement d'un très beau saint Jacques du Landesmuseum de Zürich. Cette sculpture provenant d'une église du comté d 'Aargau, entre Berne et Zürich, présente un traitement similaire des drapés du manteau du saint, mais aussi de la barbe et de la chevelure aux mèches ondulées ciselées en crochets. De plus, ce saint Jacques partage la même physionomie que notre saint Antoine, marquée par un visage à l'ovale allongé.
Évidée à son revers, notre sculpture devait autrefois orner les volets d'un retable, en pendant à d'autres saints.