"UN RÊVE DE BONHEUR",
gravé par Jazet (Jean-Pierre-Marie, Paris 1788 - Yerres, 1871, élève de Louis-Philibert Debucourt),
Goupil & Compie, éditeurs à Paris… New York… Londres.
Au dos, cartonnage d'origine (vitre d'époque) avec étiquette à motif gravé représentant un cadre de style Renaissance portant l'inscription
"Encadrements d'estampes françaises & étrangères
Tableaux, Pastels & Dessins.
GOUPIL & COMPie
Editeurs, Commissionnaires, Imprimeurs
Paris - Boulevard Montmartre, 19 & rue d'Enghien, 12
MAISONS A LONDRES & A NEW YORK"
Cadre d'origine en bois mouluré et pâte dorés à angles arrondis.
Il est orné d'un rais de bourgeons, d'un rang de perles, d'une guirlande de fleurs et de feuilles détachées en relief.
Dim. du cadre : haut. 95,5 cm / larg. 130,5 cm.
XIXème siècle, circa 1850.
En bel état d'origine.
* Grand prix de Rome de peinture en 1836.
L'huile sur toile, exécutée à Rome en 1841, a été exposée au salon de 1843. Elle mesure 366 cm x 632 cm.
Don Antoine Vivenel, 1843 (Compiègne).
Dépôt du musée Antoine Vivenel au musée d'Orsay, 2014 (n° d'inv. V 46.B 91)
Jean-Pierre-Marie Jazet commence à exposer en 1817.
Sa période faste débute deux ans plus tard avec notamment des gravures comme "Le sacre de Napoléon" d'après Jacques Louis David, le "Portrait en pied du général Lassalle" d'après Antoine-Jean Gros, "Le bivouac du colonel Moncey" d'après Horace Vernet et la "Distribution des récompenses" du salon de 1824 d'après François Joseph Heim.
Ses nombreuses gravures, et particulièrement celles réalisées d'après les œuvres d' Horace Vernet, les sujets sur les scènes de la vie de Napoléon 1er et de l' Empire, puis ses régulières participations dans les salons lui assurent une forte notoriété.
Pour vendre les estampes tirées des matrices qui constituent son fonds et maintenir sa présence sur un marché de l'art en pleine expansion, Jean-Pierre-Marie Jazet est tout d'abord son propre éditeur, installé à Paris au 71 faubourg Saint-Martin puis au 7 rue de Lancry. Il publie ensuite chez Aumont & Cie et avec Charles Bance.
À partir du moment où son gendre Théodore Vibert s'associe avec Adolphe Goupil, il se fait éditer quasi exclusivement par la maison Goupil Vibert & cie, puis Goupil & Cie après le décès de Théodore Vibert en 1850.
La politique commerciale et la présence à l'international de ce marchand d'art parisien lui permet une large diffusion hors de France.
Fiche du tableau du Musée d'Orsay :
Inspirée par la philosophie progressiste et utopiste de Charles Fourier, la composition donne à voir une société idéale, pacifiée et heureuse.
A gauche, des figures à demi-nues symbolisent l'amour (le mot est gravé sur le tronc de l'arbre *) et les plaisirs des sens… des buveurs trinquent à l'Harmonie… une jeune fille tresse des guirlandes de fleurs pour s'en parer les cheveux… et un poète médite sur des vers d'Horace :
"Trois fois heureux et davantage, ceux qu'un indissoluble lien unit, ceux dont l'amour, à l'abri des mauvaises querelles, ne viendra pas à terme avant leur dernier jour", Odes, I, 13).
Dans la partie droite, D.L. Papety figure le monde de la spiritualité. On y remarque des jeunes gens plongés dans l'étude d'un texte intitulé "Unité universelle".
Au centre, des figures de l'amour maternel, de l'enfance et du travail (la fileuse, les bottes de foin à l'arrière-plan).
Tous sont unis par la musique divine de la harpe.
* il ne figure pas sur la gravure
La gravure est référencée dans le fond Goupil (Musée d'Aquitaine, Bordeaux)
"Un rêve de bonheur",
. album de photographie numéro 43 (Goupil & Cie créateur),
. d'après Dominique Louis Papety,
. date de création de l'oeuvre : salon de 1841-1843
. auteur : Goupil & Cie exécutant, éditeur, créateur et photographe,
. date de création du clichet : 1863, épreuve sur papier albuminé, noir et blanc, haut 12,6 cm / larg 21,5 cm