Présentation du Christ au Temple
Huile sur toile, cm 71 x 68
Avec cadre cm 87 x 81
Fils de Giovanni Battista, marchand de charbon d’origine ligure, et de Teresa Rotti, Vincenzo Camuccini est né à Rome en février 1771. Encouragé et soutenu matériellement par son frère aîné Pietro, il commença son apprentissage de peinture dans l’étude de Domenico Corvi (Viterbo, 1721 - Rome, 1803), maître et académicien estimé de San Luca. Enclin aux effets dramatiques des contrastes de lumière et d’ombre, d’une lointaine ascendance caravagesque, le Corvi était cependant obséquieux aux solutions classiques proposées à la peinture du XVIIIe siècle romain par l’autorité prépondérante de Pompeo Batoni ; et il a transmis aux élèves les manières typiques de cet académisme, loin d’être dogmatique, comme le montrent les résultats différents de Landi et de Cades, co-disciples de Camuccini. Outre Batoni, d’autres points de référence fondamentaux pour la formation culturelle et artistique de Camuccini étaient Mengs, actif à Rome à la fin du XVIIIe siècle, et Winkelmann, dont les écrits sur l’art classique ont particulièrement conditionné le travail du peintre. Parmi les premières œuvres de l’artiste, qui témoignent déjà de son adhésion fidèle aux styles du classicisme, nous rappelons la copie de la déposition de Raphaël (1789), réalisée pour lord Bristol, et Archelao avec Paride enfant fresque réalisé pour un plafond de la villa Borghese, Renouvelée dans ces années sous la direction d’Asprucci. Après un séjour de formation à Florence dans les années quatre-vingt-dix du XVIIIe siècle, au cours duquel il a eu la possibilité de connaître et d’établir des relations d’amitié avec Bossi et Appiani, Camuccini est retourné à Rome où, à partir de 1802, il a rejoint l’Académie de S. Luca, où il a trouvé un Find of Paris. Prince de l’Académie de S. Luca depuis 1806, malgré son jeune âge, dans la première décennie du XIXe siècle Camuccini était désormais le dictateur incontesté de la peinture romaine. Les tableaux de sujet religieux le montrent fidèle aux effets clair-obscur de son maître Corvi : cela est également témoigné par la belle présentation au temple pour la chapelle du rosaire de l’église de San Giovanni in Canale à Piacenza; Camuccini était également connu pour sa production de portraits - il suffit de penser au Portrait de Maria Luisa di Borbone du Palais Pitti - et de la peinture historique. Parmi les importantes commandes reçues dans les années '10 du XIXe siècle, il y a celle relative au cycle décoratif à fresque du palais du Quirinale. Entre les années '20 et les années '40, Camuccini, qui réussit à construire autour de lui une Il se consacre surtout à la peinture religieuse, réalisant de grandes œuvres non seulement pour les églises romaines mais aussi pour celles de toute l’Italie : il travaille en effet à Florence, à Parme, à Naples, à Catane et dans divers autres centres de la péninsule. Jusqu’à ce qu’une paralysie, le 19 février 1842, ne lui interdise l’usage des pinceaux, Camuccini continua son activité de peintre historique et religieux et de portraitiste : selon les critiques et les historiens de l’art, dans ce dernier domaine, outre dans les dessins, il laissa le meilleur d’eux-mêmes, et la critique récente l’a approché à l’anglais Thomas Lawrence pour ses qualités d’élégance mondaine.La peinture en question, d’un élève de l’artiste, reprend fidèlement la composition et les couleurs vives de la Présentation du Christ au Temple exécutée par le maître pour la chapelle néoclassique du Rosaire de l’église de San Giovanni in Canale à Piacenza. Dans la deuxième travée de gauche, la chapelle est rectangulaire et dotée d’une absidiole. Dans cette œuvre de style néoclassique réalisée par l’architecte Lotario Tomba, qui a apprécié le projet de quelques conseils d’Antonio Canova, on trouve, outre la Présentation du Christ au Temple de Camuccini, une Aller au Calvaire de Gaspare Landi : les deux toiles ont été réalisées par les deux champions du néoclassicisme en 1808. Dès la seconde décennie du XIXe siècle, le tableau a bénéficié d’une immense fortune visuelle, comme en témoignent également ses nombreuses impressions de traduction. L’élève de Camuccini qui s’occupe de l’exécution de cette belle peinture parvient à reproposer les couleurs vives et les jeux de lumière des œuvres du maître, Fournir cette iconographie chanceuse une interprétation absolument à la hauteur de la production de l’artiste néoclassique romain.