Epée d'Estoc Circa 1530

C'est un type d'épée bien particulier que l'on appelle un "estoc" ( ou tuck pour les anglo-saxons) . L'arme est destinée comme son nom l'indique à donner principalement des coups de pointe.
Toutes les caractéristiques de celui-ci nous permettent (d'après les travaux de Ewart Oakeshott mais aussi de A.V.B Norman), de le situer dans les années 1530 : Lame losangique mesurant environ 90 cm, poignée courte, pommeau en trapèze à 4 faces, et garde en croix sans branche de garde.
La présence d'une coquille Saint jacques qui double l'anneau de garde suggère un usage en vènerie, les armes de chasse germaniques étant très fréquemment pourvues de cet accessoire. Cependant cette arme a dû aussi connaître une vie en dehors de la chasse puisqu'on retrouve sur un des tranchants une marque de combat laissée par le choc avec une autre lame.
Cette arme est peu fréquente, dans un bel état et dans une belle patine, que j'ai choisi de respecter, (y compris évidemment la petite marque de combat) . L'origine géographique est probablement le Sud de l'Allemagne.
LAME : après un ricasso de 3 cm, elle prend une section losangique jusqu'à la pointe. Petit filet de décoration gravé au niveau du ricasso. Petite entaille au niveau d'un des tranchants, face interne à 40 cm de la garde. Lame robuste et très "nerveuse" à la vibration.
Longueur de la lame = 90 cm, largeur juste après le ricasso = 2.4 cm, épaisseur au ricasso = 8mm. point de balance à 13 cm de la croix de garde.
GARDE : modèle à 2 quillons droits, aplatis, Grand anneau de protection sur la face externe, protection en forme de coquille Saint Jacques ciselée sur la face externe.
 POMMEAU : il est de forme particulière, en trapèze avec faces latérales, et il est surmonté d'un bouton sur lequel la soie de la lame est rivetée. Ce rivetage est très ancien.
FUSEE : elle est torsadée et recouverte d'un filigrane de laiton torsadé, qui paraît être celui d'origine. A chaque extrémité de la fusée se trouve une virole en laiton.
Ce type de montage en laiton, avec des viroles en anneau au lieu du filigrane de fer torsadé avec viroles en couronnes tressées que l'on retrouve sur les rapières, est tout à fait logique pour une arme portée à la chasse, afin de permettre le nettoyage plus facile du sang de l'animal qui pouvait être projeté sur la poignée.
En conclusion : pièce peu courante qui mérite de trouver une place d'honneur dans une collection d'armes de Haute Epoque.
Frais de port France 30€, Europe 50€
Ref B-2444