"Le Massacre Des Innocentes Par Tommaso Gaudiello Haut Relief Cire 1685 "
Panneau tridimensionnel en haut-relief représentant le Massacre des Innocents. Le travail se réfère à l'histoire présente dans l'Evangile de Matthieu: le roi Hérode a appris, à la suite de la visite des Mages, de la naissance d'un roi légitime d'Israël, il a décidé d'intervenir de façon drastique par des assassins de commande pour marcher dans les rues de Bethléem, trouver enfants de moins de deux ans et les tuer. La scène se déroule donc à Bethléem sur la place face au palais d'Hérode le Grand. Au premier plan à gauche un bâtiment à profil brisé, sur deux niveaux, avec un corps central et deux parties latérales en saillie : peut-être un bâtiment ou plus vraisemblablement une porte d'accès à la ville. En effet, dans la partie inférieure se trouvent 5 arcs en plein cintre surbaissés réalisés à l'intérieur avec de petits miroirs encadrés de motifs géométriques et surmontés d'éléments décoratifs circulaires avec des portraits qui semblent être de véritables passages dans les rues de la ville. La façade est agrémentée de pilastres surmontés de statues insérées dans des niches. La facture des demi-colonnes rappelle celle de l'obélisque central de la place. Dans la partie de jonction entre le corps principal et les deux côtés, deux petites niches noires bordées de rouge sont visibles, surmontées de deux hublots rouges ornés de portraits humains. Dans la bande entre les deux moulures - au dessus des arcades - on trouve l'inscription "Thomas Gaudiello Fabiebat Anno 1685 Die 20 Mensis 9bris". De la partie supérieure du bâtiment, il ne reste que des parties d'arcs partiellement détruits. La tragédie se déroule dans l'espace devant le bâtiment, autour de la colonne centrale - construite en torsion sur un socle à plusieurs marches. La scène du massacre est convulsive : des soldats au service d'Hérode arrivent, armés d'épées et de poignards, des femmes et des enfants ; des mères décidées à fuir pour sauver leurs enfants ; des corps de bébés sans vie sur le sol ; des chiens déterminés à déchirer de petits cadavres. Toujours au premier plan, mais à droite, le Palais d'Hérode le Grand. Le bâtiment, à plusieurs corps, est représenté sur plusieurs étages : un portique suit l'évolution du bâtiment au rez-de-chaussée ; au premier étage une série de fenêtres cintrées avec balcons, enfin une série d'ouvertures circulaires. La symétrie des compartiments des différents niveaux - arches et hublots - est parfaite. Le corps principal comporte cinq ouvertures par étage, dont une plus grande au centre ; le corps derrière les murs a quatre arcs et celui derrière la corniche deux. Mettre en évidence le prolongement d'une aile du bâtiment peint dans la partie interne de la charpente. Sur la place devant le Palais, le massacre est particulièrement sinistre : à l'entrée, en correspondance avec l'arc principal, deux gardes armés ; Hérode regardant du balcon en train de jeter un nouveau-né ; des soldats qui poursuivent les enfants en les saisissant par les pieds ou en les arrachant des bras de leur mère ; des tas de décombres mêlés aux cadavres. L'usage de la couleur rouge est récurrent, tant pour les vêtements des femmes et des soldats que pour des détails macabres : sur le sol le sang versé témoigne de l'acte terrible accompli. Au fond, les remparts de la ville, avec des palais, des maisons et des églises répartis sur différents niveaux. La construction est particulièrement soignée : mettre en valeur les décors des façades, les créneaux des tours et bastions, le raffinement dans le rendu des toitures et des fenêtres. Dans ce cas également, l'utilisation des couleurs rouge et verte est récurrente. Derrière Bethléem, l'environnement est vallonné et en arrière-plan quelques maisons, palais, églises et le château d'Hérode semblent isolés. Le panneau est enrichi d'une scène de vie pastorale : sur les collines qui forment le fond de la ville un troupeau est représenté accompagné d'un berger et d'un joueur de flûte. La vallée est traversée par une rivière qui sépare les pâturages de la colline sur laquelle se dresse la forteresse d'Hérode : un pont sert d'accès à l'escalier menant au château. Le palais-forteresse est protégé par un mur avec des bastions et des tours de guet. Le cadre contemporain de l'oeuvre est sculpté d'une large moulure qui permet à un espace de contenir l'oeuvre, il est entièrement peint de motifs de feuilles partiellement recouverts par la patine du temps.