Châssis et toile d'origine en excellent état.
Dimensions de la toile 54x65 cm
Cadre Montparnasse en bois sculpté, 63,5x74 cm
Léon Charles Canniccioni est né en 1879 à Ajaccio. L’année suivante, ses parents, originaires de Moltifao et d’Ajaccio, s’installent à Paris et c’est dans la capitale qu’il passe son enfance et fait de brillantes études secondaires. À dix-neuf ans, il s’engage pour une durée de quatre années dans le corps des sapeurs pompiers de Paris. Dans le même temps, il suit les cours de l’École des Arts Décoratifs, puis est reçu à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Il est l’élève de Jean-Léon Gérôme (1824-1904), puis de Gabriel Ferrier (1847-1914) et au cours de sa formation il obtiendra diverses distinctions. En 1909, à trente ans, il fait son premier envoi au Salon des Artistes Français et obtient une médaille de troisième classe pour La Douleur d’Orphée. Sa composition Édith retrouve le corps d’Harold après la bataille d’Hastings, présentée au même salon en 1910, est achetée par le musée de Leipzig (œuvre détruite). En 1911, il présente au Salon le très grand triptyque Retour à la terre acheté par l’État en 1913 et déposé au Musée Fesch. La même année, il obtient une bourse de voyage qui lui permet de découvrir l’Italie. Grâce à divers autres prix, il se rendra aux Pays-Bas et en Espagne. Il est mobilisé en 1915 et combat sur le front de l’Est à Flirey et à Verdun. Dès 1919, il adresse au Salon Le soir, paysage corse et Au poste d’écoute devant Flirey. De nombreuses médailles et récompenses jalonnent sa carrière au sein de la Société des Artistes Français, dont une médaille d’or en 1924 pour Femmes corses à la fontaine et une médaille d’or à l’Exposition Internationale de Paris, en 1937. Membre de la société des Artistes Français, il en est pendant de nombreuses années membre du jury de peinture. Entre 1909 et 1949 il a participé trente-huit fois aux expositions de cette société et adressé plus de cinquante œuvres, très souvent de grand format. L’État s’est porté acquéreur, entre 1913 et 1952, de vingt-trois de ses œuvres dont une grande partie se trouvait dans des musées ou lieux publics en France et à l’étranger : États-Unis, Russie, Allemagne… En 1939 il est nommé conservateur du musée Roybet à Courbevoie.
L'artiste ne possède pas une peinture révolutionnaire, toutefois, il n'est pas totalement insensible aux nouveautés puisque son style est une synthèse entre l'académisme, l'impressionnisme, le post-impressionnisme (Cézanne) et les avant-gardes (fauvisme, expressionnisme). D'autre part, sa passion pour l'Orient notamment l'Afrique du Nord, fait de lui un véritable artiste-voyageur orientaliste.
Canniccioni choisira de se rendre à plusieurs reprises en Espagne et en Afrique du Nord. Il y peindra les lieux, les ambiances et les habitants comme pour les peintures Ségovie sous la neige de 1930, Le Marché de Tunisie de 1932/1933, A Chameaux l'abreuvoir devant la mosquée du barbier, Kairouan de 1933, Dans l'oasis de Chenini de la même année, Sur une barque de Djerba de 1934, Place à Sidi Bou Said de 1937.
Il confiera un jour à l'un de ses deux petits-fils que pour lui les Africains du Nord ont des similitudes physiques avec les Corses. Dans ses tableaux, la rencontre entre les cultures méditerranéennes a lieu fréquemment. Les femmes des dessins Au marché de Bastia ressemblent aux femmes arabes : elles sont assises parterre et portent un voile qui leur couvre la tête et surtout une partie du visage. Cette façon d'enrouler le tissu autour du coup comme dans la Jeune fileuse du livre La Corse est une décoration vestimentaire inspirée des contrées orientales.
Les principales caractéristiques de son style sont la maîtrise du dessin, la composition étudiée, la prédominance de la couleur et de la lumière, et la présence de figures très typées qui portent toujours des accessoires vestimentaires bien définis (chapeau, ruban ou tissu sur la tête, écharpe autour du coup, large cape…). La composition est élaborée et constituée principalement de diagonales, de verticales et d'horizontales. Un espace vide situé soit à droite, au centre ou à gauche, permet au spectateur de pénétrer dans la scène. Lorsque Léon-Charles Canniccioni peint des extérieurs, il place au premier plan, une ou plusieurs figures, et à l'arrière-plan, un paysage et un ciel travaillés. Les couleurs donnent une ambiance chaude et créent des contrastes lumineux incomparables.
Dans les années 1930/40, Léon-Charles a dépassé la cinquantaine et sa réputation professionnelle n'est plus à faire. C'est à cette période qu'il acquiert une grande maturité technique, son style des années 30/57 est une combinaison entre les préoccupations impressionnistes et les résurgences plus classiques.
Le 25 avril 1957, la vie de Léon-Charles Canniccioni se termine à Courbevoie dans l'oubli. Il laisse derrière lui une œuvre abondante, et une carrière artistique couronnée d'une renommée muséographique nationale et internationale. L'achat de ses œuvres par les institutions publiques permet aujourd'hui de constituer une importante source iconographique, et pallie ainsi le manque d'informations fournies par les descendants du peintre. En effet, Léon-Charles n'a eu qu'un fils qui est aujourd'hui décédé, ce dernier a perdu la plus grande partie des œuvres et correspondances de son père au cours d'un déménagement effectué de l'Afrique vers la France.
Récompenses et distinctions :
Récompensé à son premier envoi au Salon de Paris en 1909 par une médaille d'or pour son tableau Douleur d'Orphée, acheté par l’État et envoyé au musée d'Ajaccio.
Au salon de 1911, il obtint une bourse de Voyage de l’État.
Au salon de 1925 : le prix Rosa Bonheur.
Au salon 1929 : Médaille de 1re Classe (Hors Concours) pour son tableau Les Femmes à la fontaine de Moltifao
Au salon 1932 : le prix de la Tunisie
Au salon 1935 : le prix James Bertrand
Au salon 1940 : le prix Paul Chabas
Au salon 1947 : le prix Léon Fernot
Au salon 1948 : le prix Charles Dunant
À l'Académie des Beaux Arts, il a obtenu :
le prix Raphael Maurice
le prix Bastien Depage