Portrait de madame Arrault d'Herbemont en Diane, Pierre Mignard (1612-1695)

Pierre Mignard (Troyes, 1612-Paris, 1695) fut le grand rival et concurrent du Premier Peintre du Roi Louis XIV, Charles Le Brun (1619-1690). Il lui faudra attendre la mort de celui-ci, en 1690, pour devenir enfin à son tour Premier Peintre du Roi et Directeur des Manufactures Royales.
L’artiste fut un immense décorateur dont le chef-d’œuvre est le décor à fresque du dôme du Val de Grâce à Paris, commandé par Anne d’Autriche en 1663. Il décora également la galerie du château de Saint-Cloud pour Monsieur, frère de Louis XIV ainsi que l’une des chapelles de l’Eglise Saint-Eustache (détruite).
Mais Pierre Mignard est surtout connu pour la qualité exceptionnelle de ses portraits aussi bien de la famille royale dont ceux du souverain lui-même qu’il portraitura une dizaine de fois, les nobles de la cour ainsi que les grands auteurs de son temps (Molière, La Fontaine, Racine, Bossuet, etc.).

De nombreux portraits de lui sont conservés dans les musées, très peu sont signés, la majorité d'entre eux lui sont attribués.
Dans le commerce d’art, les portraits donnés à Pierre Mignard qui apparaissent sont pléthore et plus ou moins justifiés.
Ici notre tableau porte cette mention tout à fait remarquable de P Mignard/pinxit1692 attestant de la main du peintre mais en y inscrivant la date de 1692, l’artiste met en avant sa position de Premier Peintre du roi Louis XIV, puisqu’il a obtenu cette charge tant attendue et convoitée, deux ans auparavant, en 1690.
La signature et la date figurent sur la manche droite, au dessus de l'arc.

Cet admirable portrait est celui de madame Arrault d’Herbemont, selon l’étiquette figurant au revers du châssis du tableau. Il représente le modèle en Diane Chasseresse et, selon les conventions habituelles du portait mythologique, elle porte les attributs de Diane, arc, flèches, carquois et un bijou en forme de croissant de lune orne son diadème. On notera, toutefois, que le modèle ne porte pas la tunique antique mais un costume contemporain et que sa poitrine est chastement couverte, ne dévoilant pas un sein nu, comme il est d’usage dans le portrait mythologique.
Le tableau ne présente pratiquement pas d'usures et très peu de retouches. Réentoilage ancien.
Le cadre ovale en bois sculpté et doré est d'époque.