Elle présente un corps de forme ovoïde et est ornée à l’épaulement et à la lèvre supérieure de frises de feuilles d’eau. Elle comporte une anse en ébène à l’attache supérieure circulaire gravée de motifs de ferronnerie sur fond amati, l’attache inférieure sous la forme d’un mascaron représentant une tête de femme couronnée de fleurs et ornée de perles dans une collerette rayonnante. L’ensemble repose sur un piédouche à doucine orné d’une délicate frise de raies de cœur.
Poinçons :
• Vieillard 1er titre (Poinçon utilisé pour l’argent massif 950/1000 à Paris entre 1819 et 1838).
• Grosse garantie Paris.
• Maître-orfèvre : FAB un pilon pour FA BOULANGER.
Poids net : 311 grammes.
Non repolie, bel état d’intégrité.
Le masque à l’attache figure une tête de jeune femme couronnée de fleurs, probable rappel de la déesse Flore. Le travail de BOULANGER comportant, dans la continuité de celui de son père, de nombreuses références à l’Antique, le choix de la figure n’est pas un hasard.
Dans la Rome antique, la couronne de fleurs est symbole de renaissance, associée au printemps et à Flore, dont la figure est connue au XVIIIe siècle, ainsi par exemple la Flore de René FRÉMIN pour Marly[1]. Parant les Romaines, objet d’offrandes aux divinités, la couronne de fleurs devient en Occident symbole de l’amour, notamment au travers de la rose à cinq pétales ici présente correspondant aux cinq sens, symbole de l’amour sensuel mais également de l’amour de Dieu. Celle-ci finit par ceindre la tête des jeunes mariées.
En parant sa déesse également d’un collier de perles, symbole de luxe mais aussi de pureté et de virginité à l’époque moderne, l’orfèvre convoque une symbolique permettant de déduire que cette aiguière, peut-être partie d’un ensemble plus vaste, fut destinée à être un présent de mariage.
[1] Musée du Louvre, Paris – Flore, René Frémin, marbre, 1706-1709. Inv. RF 265.
F.A. BOULANGER
Il est le successeur de l’orfèvre Jean-Nicolas BOULANGER (1783-1819). Son poinçon est insculpé en 1819.
Le Louvre conserve un plat de BOULANGER[1] tandis que le palais Fesch d’Ajaccio conserve deux bougeoirs épiscopaux et un plat à gants en vermeil et le MET de New York 6 gobelets à liqueur[2].
L’on connait de F.-A. BOULANGER une fontaine à eau chaude en vermeil d’après un dessin de Percier et Fontaine aux armes de Louise-Marie-Thérèse d'Artois, Mademoiselle d’Artois, future duchesse de Parme (1819-1864), premier enfant du duc et de la duchesse de Berry[3].
[1] Musée du Louvre, Paris – Assiette, Jean-Nicolas BOULANGER, argent, Paris 1786-1787. Inv. OA 9856.
[2] Metropolitan, New York – Set of six liqueur cups, Jean-Nicolas BOULANGER , argent, Paris 1789-1790. Inv. 48.187.287–.292.
[3] Sotheby’s Paris, 16 mai 2023, Jacques Garcia, Intemporel, lot 28 : Fontaine à eau chaude en vermeil par F. A. Boulanger, Paris, 1819-1830, d'après un dessin de Percier et Fontaine. Est. 8-10 000 €
BIBLIOGRAPHIE
• Archive de la Garantie, Paris, pl. d’insculpation n°12 et 21.
• Almanach du Commerce 1800, 1806, 1813, 1815.
• Almanach Azur 1811 à 1819.
• DOUËT S.P., Tableau des symboles de l’orfèvrerie de Paris, 1804.
• BOIVIN J., Les Anciens orfèvres, 1925.
• NOCH H., Les orfèvres de Paris, 1926.