Camée Royal Espagnol En Agate, Portrait De Ferdinand Prince Des Asturies

Camée au portrait de l’Infant Ferdinand, Prince des Asturies
Rome, vers 1800
Agate de Saxe à quatre couches
H. 2,9 cm
Parfait état

Provenance : collection Max Crepy, glyptique et intailles, Drouot salle 2, 4-5 décembre 1989, lot 116 (fig.8)

Ce camée remarquable, sculpté dans une agate de Saxe à quatre couches, représente en buste l’Infant Ferdinand (1784-1833), prince des Asturies et futur roi d’Espagne sous le nom de Ferdinand VII. Ferdinand est représenté en buste, de profil sur la gauche. Ses traits sont ceux d’un jeune homme. Des cheveux mi-longs recouvrent ses oreilles et sont noués en catogan sur la nuque. Il porte l’insigne de l’Ordre de la Toison d’Or et la grand-croix de l’ordre de Charles III. Un rameau végétal est brodé sur le revers de son col et l’épaule de sa veste est orné d’un motif festonné.

Dans le tableau la famille de Charles IV et l’esquisse préparatoire à la figure du prince, Francisco de Goya donne le portrait de Ferdinand lorsqu’il était âgé de 16 ans. Nous sommes en 1800 et Ferdinand, prince des Asturies et héritier du trône, occupe dans ce portrait collectif une place de choix.

La réalisation de notre camée doit se situer dans la même période car on reconnait trait pour trait la physionomie juvénile du garçon : un visage ovale bien large, un front haut, l’œil ouvert, la joue pleine, le menton rond et prognathe, le nez concave à bout arrondi, et un léger sourire creusant la commissure des lèvres. La comparaison se poursuit également dans les cheveux débordants sur l’oreille et noués en catogan, le port des insignes de la Toison d’Or et de Charles III, ainsi que la broderie sur le col.

Notre camée est gravé dans une agate dont les couleurs varient du blanc au brun, en passant par des couches roses et violettes, mouchetées de petits points rouges. Ce type d’agate provient de gisements situés en Saxe, où on la retrouve dans les productions de l’orfèvre et minéralogiste Johan Christian Neuber. Au début du XIXème siècle à Rome, les graveurs de camées apprécient tout particulièrement ce matériau, comme l’indique le portrait de Pie VII, ou la tête de ménade signée Nicola Morelli.
À la fin du XVIIIe siècle, Rome demeure un centre incontournable de la glyptique, attirant artistes et commanditaires aristocratiques de toute l’Europe. Les camées, prisés par les souverains et les élites, servent à affirmer le rang et l’autorité des figures représentées. Ce camée s’inscrit dans cette tradition de portraits officiels, destinés à la collection ou à être montés en bijoux ou objets de prestige.
Ferdinand VII, personnage clé de l’histoire espagnole, connu pour son règne marqué par l’instabilité politique et la guerre d’indépendance contre Napoléon, fit l’objet de nombreuses représentations officielles dès son plus jeune âge. Ce camée témoigne du rôle de l’art glyptique dans la diffusion des images princières et dans l’affirmation du pouvoir dynastique à travers l’Europe.