élégant Buste De Femme En Bronze, Par Albert-ernest Carrier-belleuse, Paris, France, Vers 1860

Très élégant buste de femme, en bronze, réalisé par Albert-Ernest Carrier-Belleuse dans la seconde moitié du XIXème siècle. La sculpture, en parfait état, présente une jolie patine due au temps qui accentue encore la grâce et la finesse du visage et les détails du vêtement et de la coiffure, particulièrement soignés. Des fleurs et feuillages cachent délicatement la poitrine du modèle.
Signé en creux dans la fonte « Carrier-Belleuse ».
Hauteur: 39 cm
Largeur: 20 cm
Profondeur: 13 cm
Diamètre du socle: 12 cm

Biographie
Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824 – 1887)
Albert-Ernest Carrier de Belleuse dit Carrier-Belleuse, sculpteur, est l’un des artistes les plus prolifiques du XIXème siècle et connait les plus grands succès sous le second Empire, bénéficiant du soutien personnel de Napoléon III.
Fils de Louis-Joseph-François Carrier de Belleuse, notaire, et de Louise-Françoise-Eulalie Eudelinne, Albert-Ernest Carrier de Belleuse nait le 12 juin 1824 à Anizy-le-Château, dans l’Aisne. Son père disparaît en 1834, laissant la famille dans une situation précaire. Les frères François et Etienne Arago, cousins de la famille, prennent alors en charge son éducation. En 1837, le jeune Carrier-Belleuse entre en apprentissage dans l’atelier du ciseleur Bauchery, puis chez l’orfèvre Jacques Henri Fauconnier (1776-1839).
Par l’entremise de François Arago, il fait la rencontre du sculpteur David d’Angers qui lui facilite l’admission à l’Ecole des Beaux-Arts. Carrier-Belleuse y entre le 1^er avril 1840. Remarqué pour son habileté par les grandes maisons de bronze de Paris comme Barbedienne et Denière, il ne tarde pas à recevoir de nombreuses commandes de modèles pour des candélabres, des pendules, des garnitures de cheminées, etc.
En 1848, probablement à l’initiative de François Arago, président de la « commission exécutive » (Gouvernement provisoire), Carrier-Belleuse reçoit sa première commande publique pour une petite statue de Mademoiselle Rachel chantant La Marseillaise. C’est à cette même époque que commence sa liaison avec Anne-Louise Adnot (1821-1903), aquarelliste, veuve de Baudesson, marchand de tableaux, qu’il épouse le 9 juillet 1851 à Londres. La même année, il participe pour la première fois au Salon des artistes français, où il présente deux médaillons de bronze.
De 1851 à 1855, Carrier-Belleuse séjourne en Angleterre où il exerce la fonction de directeur de l’école de modelage et de dessin de la maison Mintons, grande manufacture de porcelaine.
De retour en France, il s’installe à Paris dans un vaste atelier situé au 15 rue de la Tour d’Auvergne. À partir de 1857, il fait des envois réguliers au Salon et connaît la notoriété grâce au succès de grands marbres, comme la Bacchante (1863), acquise par Napoléon III.
Carrier-Belleuse acquiert en parallèle une grande renommée pour ses bustes de terre-cuite qui rappellent ceux des artistes du XVIII^e siècle. Il réalise les bustes d’un grand nombre de célébrités de son temps : Napoléon III, Renan, Thiers, Grévy, Arago, Théophile Gautier, Honoré Daumier, entre autres. Il modèle également de nombreux bustes fantaisies d’inspiration mythologique et réalise une série de portraits de grandes figures historiques et artistiques comme Marie Stuart, Shakespeare ou Mozart.
Carrier-Belleuse se consacre également beaucoup à la sculpture décorative et contribue aux décors de nombreux bâtiments importants : à Paris, les cariatides du Théâtre de la Renaissance, le fronton de l’entrée de la Banque de France, la décoration de l’hôtel de la Païva, à Bucarest, la statue de Michel le Brave, à Buenos Aires, le tombeau de José de San Martin…. Il travaille pour les orfèvres Froment-Meurice et Christofle.
Dès 1961, Carrier-Belleuse fait partie du comité de la Société Nationale des Beaux-Arts.
En 1873, il participe au chantier de l’opéra de Paris dirigé par son ami Charles Garnier et réalise les deux torchères monumentales qui flanquent le grand escalier, dans le hall principal et les cariatides de la cheminée du grand foyer.
En 1875, Carrier-Belleuse est nommé directeur des travaux d’art de la Manufacture de Sèvres. Il y imprime une impulsion toute moderne qui se manifeste par la création d’une gamme complète de vases.
Carrier-Belleuse meurt à 62 ans, à Sèvres, à la manufacture, le 3 juin 1887.
Carrier-Belleuse a employé et formé dans son atelier de la rue de la Tour d’Auvergne de nombreux jeunes artistes de talent parmi lesquels on peut citer Alexandre Falguière, Jules Desbois, Eugène Delaplanche, Jules Dalou, mais surtout, à partir de 1864, Auguste Rodin dont il a été le « maître ». L’influence de Carrier-Belleuse sur son élève — son goût, en particulier, pour l’art du XVIII^e siècle — se remarque particulièrement dans les œuvres de jeunesse de Rodin.
L’œuvre la plus emblématique de la collaboration de Carrier-Belleuse avec Rodin est sans doute le Piédestal de Titans, dont on peut voir un exemplaire à Paris au Musée Rodin, conçu par Carrier-Belleuse et exécuté par Rodin mais signé du seul nom du maître selon l’usage de l’époque. Rodin réalise en 1882 un buste de Carrier-Belleuse en terre cuite, qu’il expose au Salon la même année et dont l’original se trouve aujourd’hui à Stanford en Californie.