.Ici on n en voit que la tete La lame est étroite, à un seul tranchant et d’un profil unique à l’île de Nias. Le fourreau est en bois sombre avec ses deux moitiés fixées ensemble par des bandes de laiton. Retenue à la gorge du fourreau la boule magiquerecouverte de dents Épée d'un guerrier de haut rang et respecté. Le panier d'amulettes bien conservé est une rareté.
L'aristocratie de Nias illustre et documente son autorité par la possession d'objets métalliques prestigieux. Il s'agit avant tout de coiffes et d'armes en or telles que le balato tologu, l'épée des guerriers de haut rang, ainsi que de bijoux de cou et de bras. Ces objets établissent un lien avec les ancêtres. Le concept du pusaka, l'héritage sacré, qui représente une référence directe à la sphère éthérée, devient ici particulièrement clair. Les forgerons du sud de Nias sont pour la plupart des nobles ou des descendants de nobles. Comme le forgeron intervient directement dans le système social ou le cimente en produisant des objets de rang, son métier est approprié à la noblesse et son travail lui est redevable. La forme de l’épée est endémique et inimitable, même si les influences de Sumatra sont indéniables. Le terme balato est lié à belada et palitai, d’autres armes blanches ayant une histoire très ancienne en Indonésie. Le chroniqueur Ma-Huan (vers 1420) mentionne déjà le « pula-to » des Javanais. Les fourreaux des importantes épées du sud de Nias sont généralement décorés de paniers à amulettes, ragö ou raga ifo boaya. C’est également le cas ici. Le panier donne une âme à l’épée et protège le porteur. Le panier, tressé en rotin grossier, est recouvert de grandes crocs et contient une rangée de figurines d’ancêtres stylisées sculptées dans du bois clair. Les paniers contiennent parfois aussi des bandes de tissu rouge, des dents (également d'origine humaine), des pierres d'amulette jimat et d'autres objets et, dans le cas de guerriers notables, sont recouverts de dents de grands prédateurs.