Paire de reliefs en bois sculpté et polychrome, représentant chacun un personnage humain assis et écrivant, entouré de livres et accompagné respectivement d'un personnage. Le premier, noir et barbu, est accompagné d'un autre enfant ailé qui lui apporte un encrier ; le second, plus jeune (imberbe) et blond, est concentré sur un rouleau, tandis qu'un aigle lui apporte un encrier d'un coup de patte, en s'appuyant sur l'un d'eux. Comme il se doit pour ce type de sujet, chacun des évangélistes est généralement accompagné de la figure correspondante des quatre qui composent le tétramorphe. Ainsi, saint Jean est représenté avec l'aigle et saint Matthieu avec « l'homme ailé ». Tous deux sont représentés entourés de livres, dans des intérieurs décorés de meubles dorés et assis sur des chaises ou des trônes à haut dossier. On remarque les rinceaux végétaux sur les livres, les meubles et les murs, accompagnés d'éléments de candélabres et de têtes de poissons ou de dauphins, dans des compositions qui rappellent celles que l'on trouve dans les œuvres de la Renaissance. Cette influence classique se retrouve également dans les personnages (visages, plis, anatomie, posture, etc.) et dans l'environnement qu'ils occupent (par exemple, les moulures et les rinceaux sur les sièges et les bureaux, ou la décoration susmentionnée sur les reliures des livres qui apparaissent dans les deux œuvres).
L'iconographie qui apparaît dans ce couple est fréquente dans l'art espagnol de l'époque, souvent située dans la partie inférieure des retables (retable principal de Foncea, école de Burgos). Comparez, par exemple, avec le saint évangéliste du retable principal de l'Assomption d'Ullíbarri Viña (exécution attribuée à Juan de Ayala II, peint avant 1579 par Juan de Oñate) au Pays basque, où trois livres apparaissent également dans un grenier à l'arrière-plan ; ou, pour voir une composition différente, avec l'ensemble des quatre évangélistes attribués à Felipe Bigarny (datés entre 1501 et 1525) de l'école castillane du Musée national de la sculpture (Valladolid) ; ou avec le relief de saint Marc du retable de sainte Eulalie de Markinez ou Marquinez conservé au musée diocésain d'art sacré de Vitoria-Gasteiz (sa sculpture est attribuée à l'atelier de Juan de Ayala II et la polychromie à Santos Corres, la sculpture datant de la seconde moitié du XVIe siècle et la polychromie de 1747). Outre Felipe Vigarny, dans la région de Burgos, il faut tenir compte de Bartolomé Ordóñez et Diego de Siloé (deux des noms les plus importants du premier tiers du XVIe siècle), ainsi que de maîtres tels que Juan de Balmaseda, Andrés de Nájera, Juan de Juni (qui a également travaillé dans la ville), etc. -
Dimensions : 72x4x99 cm