Travail anglais du XVIIIème siècle.
Haut : 201 cm / larg totale : 234,8 cm (larg d'une feuille : 58,7 cm)
(salissures, déchirures et accrocs)
Crées au moyen âge dans la région de Cordoue, la fabrication des cuirs dorés s'est développée en Espagne au XVIème siècle. Appréciés et recherchés par l'aristocratie et les cours européennes, ils prirent place dans les plus beaux intérieurs sous formes de tentures, paravents, garnitures de sièges…
En raison de cet engouement, des ateliers se développèrent alors dans de nombreux pays comme l'Italie, le Portugal, la France, les Pays-Bas et l'Angleterre notamment. Si de nombreux genres d'ornements et de thèmes décoratifs apparurent, l'influence et la mode des différents ouvrages importés d'Extrême-Orient engagea les artistes à la réalisation de décors directement inspirés des productions de la Chine.
C'est vraisemblablement au début du XVIIème siècle que se développèrent en Angleterre les premiers ateliers, essentiellement à Londres, dans le quartier proche du cimetière Saint Paul où s'installèrent durablement la plupart des fabricants londoniens.
Au XVIIIème siècle, les artistes, rassemblés au sein de la "Painter Stainers' Company of London", poursuivirent la fabrication de cuirs dorés ornés de scènes de genres, de paysages, de nouveaux motifs ainsi que des décors inspirés des ouvrages, des textiles ou des papiers peints importés.
Vues de palais animées de personnages, jardins abondamment fleuris et peuplés d'oiseaux, de singes… encadrés par de larges bordures décorées de réserves ornées de vases fleuris, corbeilles, coupes de fleurs et de fruits, ustensiles ou ornements stylisés du plus bel effet décoratif connurent un immense succès sous différentes formes et décors appelés "Chinoiseries".
Des témoignages de cette production sont aujourd'hui conservés dans des collections publiques ou privées européennes.
Le paravent à quatre feuilles présenté est vraisemblablement issu d'un atelier londonien.
Il est à rapprocher d'un exemplaire du 1er quart du XVIIIème s. à six feuilles (1,53 m. x 3,30 m.) conservé au Museu de l'Art de la Pell à Vic, en Catalogne, ainsi que de celui conservé dans une collection privée (Angleterre) à décor de "chinoiseries" appelé "romantique" (2,14 m. x 3,30 m.), rare exemplaire marqué des initiales T.T. et daté 1765 1.
1 - reproduits in "cuirs dorés, cuirs de Cordoue, un Art européen", Jean-Pierre Fournet, édit. Monelle Hayot, p. 205 et 209)