La poésie et la théologie
(2) Gouache «en rond» en bois et stuc doré, diamètre cm 21,5
Avec cadre, cm 41,5 x 37,5
L’artiste néoclassique français responsable de l’exécution de ces deux belles gouaches reprend le célèbre modèle des mosaïques rondes réalisées par Raphaël Sanzio pour la Salle de la Signature au Vatican vers 1508-1509 : parmi les premiers travaux réalisés par le jeune et prometteur Raphaël à Rome, les deux ronds pour la voûte de la Signature figurent parmi les chefs-d’œuvre de la saison de la première maturité raffaellese. Dans le premier des deux ronds, celui de la poésie, la muse est représentée comme assise sur un banc en marbre avec des têtes sculptées sur les accoudoirs entre les nuages, avec sur les côtés deux putti qui tiennent des tables biansate avec des inscriptions : NUMINE AFFLATUR : il s’agit d’une citation de l’Enée de Virgile. Elle est couronnée de lauriers et tient dans sa main un livre et la lyre, symbole de l’art dont elle est la personnification. Il existe quelques dessins préparatoires pour sa figure : un aussi référé à la théologie, dans l’Ashmolean Museum d’Oxford, et un avec déjà les attributs en main, dans la Royal Library du château de Windsor. Dans le second cercle est représentée la personnification de la théologie : assise sur un trône de nuages et portant une robe gonflée par le vent, de couleur rouge, verte et blanche, les couleurs des vertus théologales de la charité, l’espérance et la foi. Sur les côtés, il y a deux putti qui tiennent des tableaux biansés avec des inscriptions : DIVINA[RUM] RER[UM] NOTITIA. Il s’agit d’une citation de Justinien. Il existe un dessin préparatoire pour le putto de droite (Lille, Palais des Beaux-Arts). Le personnage de Raphaël - considéré comme un génie artistique sans précédent et sans comparaison - fascine particulièrement les artistes du XIXe siècle, qui trouvent dans ses œuvres les racines de ce classicisme pur et idéal qu’ils cherchent à retrouver dans leurs œuvres d’art.