Jeune femme pensive,
crayon sur papier
29,5 x 22,5 cm (vue)
En bon état, sauf quelques traces de taches
Encadré : 55.5 x 41.5 cm (cadre d'époque, petits défauts, dont quelques pertes dans la bordure centrale droite)
Ce dessin, que j'ai fait encadrer dans un cadre ancien avec un passe-partout moderne, porte le cachet de l'atelier d'André Eugène Costilhes dans le coin inférieur droit de la feuille, aujourd'hui caché.
André Eugène Costilhes, né le 8 avril 1865 à Cunlhat (Puy-de-Dôme) et mort le 1er septembre 1940 à Pontchartrain (Yvelines), est un peintre et décorateur français.
Issu d'une famille auvergnate très modeste, il est rapidement remarqué pour ses talents de dessinateur. Avec le soutien actif du maire de Cunlhat, Edmond Guyot-Dessaigne, futur ministre, il part à Paris en 1883, à l'âge de 18 ans, avec une bourse départementale. Il suit les cours de dessin pour adultes de la Ville de Paris et les cours du soir de l'École nationale des arts décoratifs. Après avoir effectué son service militaire volontaire à Clermont-Ferrand, il rentre à Paris pour étudier à l'École nationale des beaux-arts, après avoir été reçu premier au concours. Il obtient de nombreuses médailles et récompenses.
Ayant obtenu des certificats d'aptitude à l'enseignement du dessin, il est nommé professeur à Marseille en 1892. Il épouse Jeanne Lafont, son élève, qui devient également peintre et expose dans plusieurs Salons. Il s'installe définitivement à Paris en 1896. Il vit d'abord de la peinture décorative (bâtiments publics, hôtels particuliers, boutiques, châteaux, églises). Il travaille avec son maître Eugène Grasset à la décoration des pavillons de l'Exposition universelle de 1900.
Parallèlement, il est professeur de dessin et inspecteur de dessin. Quelles que soient ses activités professionnelles du moment, il n'a jamais cessé de dessiner et de peindre tout au long de sa vie.
Jeanne Lafont meurt en 1913. En 1915, il épouse Anna Fontaine, avec qui il a trois enfants. À partir du début des années 1920, et surtout après sa retraite en 1930, il passe de plus en plus de temps à Pontchartrain (Yvelines), où il a acquis une petite maison. Il y meurt le 1er septembre 1940.
Sa formation artistique débute en Auvergne en tant que jeune autodidacte. Puis, à Paris, il étudie avec Eugène Grasset et Alphonse Cornet, avant de rejoindre les Beaux-Arts, où il est formé à la peinture académique. Il a notamment pour professeurs Léon Bonnat, Luc-Olivier Merson, Pierre-Victor Galland et Gustave Boulanger. Mais très vite, il se libère du carcan de l'académisme et suit les traces des impressionnistes, privilégiant la peinture sur le motif, en plein air. Artiste protéiforme, il dessine et peint des sujets très variés (paysages, monuments, scènes de rue, marines, portraits, nus académiques, etc.), en utilisant des techniques diverses qu'il maîtrise (huile, aquarelle, gouache, pastel, fusain, sanguine, acrylique, encre, etc.) Remarquable portraitiste et excellent paysagiste, ses dessins à la sanguine, de nus féminins notamment, attirent également l'attention des critiques d'art. Il sillonne les arrondissements de Paris et voyage fréquemment en dehors de la capitale, notamment en Auvergne, en Île-de-France, en Bretagne et en Normandie, autant de lieux où il pose son chevalet.
Il expose au Salon des artistes français en 1891, 1896, 1903, 1905, 1907, 1908, 1910, 1911, 1913, 1921 et 1932 ; au Salon des indépendants en 1903, 1907 et 1934 ; au Salon d'automne en 1903. Il expose également au Salon des Beaux-Arts en 1892, au Salon de Nantes en 1904, 1905, 1906 et 1907, au Salon du Centre en 1905, 1907 et 1934, ainsi qu'à divers autres Salons moins connus. Parallèlement à sa participation aux Salons, il expose dans les deux célèbres galeries qui ont promu les impressionnistes, la galerie Durand-Ruel (en 1902) et la galerie Georges Petit (en 1903), ainsi qu'à la galerie P. Hénaut (1930) et à la galerie des Champs-Élysées (1937).
L'État a acquis plusieurs de ses œuvres : en 1907, une grande huile sur toile « Coin de village aux environs de Clermont-Ferrand », conservée au musée d'Art Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand ; un dessin à l'encre « Vue de Beaumont », conservé au musée du Louvre ; une peinture à l'huile « Paysage », attribuée au musée Francisque Mandet de Riom ; une peinture à l'huile « Le pont Marie et Saint-Gervais, la Seine au printemps », déposée à la mairie d'Ermont en 1936. Le musée de Tananarive a reçu une de ses peintures, « Labourage ».
L'artiste était également un photographe passionné et a réalisé plusieurs centaines de plaques de verre, dont certaines sont consacrées à la région Auvergne et conservées à la photothèque des Archives départementales du Puy-de-Dôme, et d'autres, sur la capitale et ses environs, aux Archives de Paris.