Les deux personnages masculins sont représentés debout, avec leurs principaux attributs iconographiques et vêtus des tuniques intemporelles que l'époque réservait aux personnes sacrées. Le plus jeune tient à la main un calice d'où sort un serpent, et un aigle à ses pieds ; le barbu tient une épée dont la garde est visible. Le premier est saint Jean, l'aigle tétramorphe faisant allusion à son Évangile, et le calice à l'épisode de la Légende dorée de Jacques de la Voragine, dans lequel il raconte comment l'empereur Domitien tenta de le tuer avec du vin empoisonné, qui s'échappa sous la forme d'un serpent après que l'évangéliste eut béni la coupe. Le second est Saint Paul, avec cette apparence caractéristique qui le rattache à des œuvres paléochrétiennes bien antérieures et avec l'épée de son martyre, qui fait également référence à un texte de sa Lettre aux Éphésiens.
D'un point de vue stylistique, les deux sculptures de dévotion en ronde-bosse montrent une influence marquée de la Renaissance italienne dans les drapés, le contrapposto, les proportions et les gestes, ce qui éloigne les œuvres de l'autre tendance de l'époque, plus proche des modèles flamands, qui préféraient une plus grande dramaturgie. Le gothique a été abandonné, comme le montre le naturel des visages, des plis, de l'anatomie et des gestes, après bien des efforts. Il a fallu d'abord habituer la clientèle aux nouveaux goûts et que les artistes apprennent les nouveautés techniques et esthétiques qu'impliquait l'arrivée de la Renaissance, et elle s'est développée à des époques et à des niveaux très différents selon les régions ou les artistes. Comparez ces œuvres, par exemple, avec le San Juan de circo de Juan Rodríguez de la Fundación Simón Díaz (œuvre conservée au Museo de las Ferias à Medina del Campo, Valladolid).
Dimensions : 26x26x76 cm