Acquise au Danemark, l’histoire de cette œuvre remarquable s’est perdue au fil des siècles, mais il existe des indices, notamment en ce qui concerne la tenue, qui aident au travail de détective.
Réalisée vers 1690, elle ne peut pas être d’origine danoise car le luthéranisme a remplacé le catholicisme romain en 1536, lors de la Réforme. Stylistiquement, elle s’aligne sur les peintres flamands et, à titre de comparaison, il est intéressant de considérer ce portrait de Gaspar Nemius, évêque d’Anvers, par Érasme II Quellin (1607-1678), qui se trouve au Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers. Notez les expressions douces, chaque modèle transmettant son esprit bienveillant et compatissant.
Anglais:https://vlaamsekunstcollectie.be/fr/collection/281
Erasme II Quellinus a souvent collaboré avec Peter Paul Rubens (1577-1640) et on retrouve des échos rubéniens dans son portrait de Nemius et dans notre propre portrait de ce prélat.
Les tenues sont également assez similaires, les deux portant une mozzetta noire (une courte cape avec capuche), fermée par des boutons rouge amarante. Le passepoil et les boutons d'une mozzetta sont généralement déterminés en fonction du rang : noir pour les prêtres, violet pour les chapelains, rouge amarante pour les évêques et les prélats et rouge écarlate pour les cardinaux. La coiffure est cependant différente, le prélat portant un zucchetto noir, généralement réservé aux abbés, prêtres et diacres non territoriaux.
Quel que soit ce personnage respectable, son portrait reste un survivant enchanteur de la fascinante période baroque.
Conservé dans un cadre plus récent.
Support : Huile sur toile
Dimensions hors tout : 72 cm x 83 cm
Année de création : vers 1690
Provenance : Collection privée, Danemark.
État : Évalué et approuvé par notre restaurateur. Nettoyé. Reverni. Toile regarnie. Craquelures fines et bien fixées, comme on peut s'y attendre. La couche picturale est stable. Zones de restauration. Cadre restauré.
Notre référence : BRV1741