Elle repose sur un socle-cage rectangulaire en acajou, magnifiquement décoré de frises en bronze doré alternant médaillons de feuillage mouvementés et feuillage perlé.
La partie centrale présente quatre vitres encadrées de baguettes en bronze doré laissant apparaître le balancier au masque d’Apollon rayonnant.
Les chutes en large médaillon mouvementé perlé par le centre, surmontent les montants cannelés et perlés en trois rangs dans la partie inférieure, mettant en valeur un mariage élégant entre l’acajou richement poli et les ornements en bronze doré.
Elle se finit par des pieds arrondit en bronze doré, reposant sur un socle rectangulaire à angles doucines en acajou, ornementé de guirlandes feuillagés et rubans perlés, en frise de bronze doré et terminé par des pieds tulipes.
Le cadran émaillé, d’une rare finesse, est un bijou de précision et de lisibilité. Il affiche les heures en chiffres romains et les minutes ainsi que les secondes en chiffres arabes. Une complication technique supplémentaire, rare pour l’époque, permet de lire le jour et la date, offrant un aperçu des avancées mécaniques et de l’innovation de l’horlogerie du XVIIIe siècle.
Ce cadran est cerclé d’un serpent se mordant la queue, un symbole intemporel de l’éternité et du renouvellement perpétuel (le cycle infini du temps). De part et d’autre, des couronnes de laurier et des rubans viennent souligner la noblesse de cette pendule et la dimension décorative.
Ces détails confèrent à l’ensemble une esthétique somptueuse, où la qualité exceptionnelle des bronzes se reflète harmonieusement sur la surface boisée de l'acajou. Ce contraste entre l’acajou aux reflets profonds et le bronze doré et ciselé d’une qualité exceptionnelle témoigne d’un travail d’orfèvre hors pair, sublimant l’harmonie visuelle de cette pièce unique.
Cependant, une qualité supplémentaire fait de cette pendule une œuvre exceptionnelle de cette période.
Elle possède en effet un mouvement d’une grande rareté, doté de l’échappement dit du "chevalier de Béthune".
Echappement rare qui ne fut utilisé que sur certaines pendules entre 1730 et 1800, ce mécanisme, était prisé pour sa précision et son raffinement technique, soulignant la prouesse horlogère de l’objet.
Avec un échappement à double leviers, de même que celui des « Frères Mayet », il est plus précis que l'échappement par un balancier à foliot qui fut la force motrice des horloges jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Ce dernier, par son mouvement de va et vient imprécis, pouvait prendre jusqu'à une heure de retard par jour.
L'échappement à double leviers permet un mouvement plus stable en réglant l'écartement des palettes permettant ainsi une marche régulière du mouvement.
On peut retrouver cet échappement dans le traité d'horlogerie d'Antoine Thiout, expliquant qu'il fut le premier à le mettre en place en 1727.
(Planche extraite du traité d'horlogerie d'Antoine Thiout de 1741)
Signé par Poirot à Paris, ce mouvement atteste du prestige et du savoir-faire des artisans de l’époque. (Jean-Christophe Poirot, reçu maître en 1759)
Un modèle similaire également signé de Poirot, fut vendu chez Christie's en 2022, dans la vente Hubert de Givenchy, collectionneur pour 35 280 euros.
Bien que tous les motifs soient comparables, cette dernière tout en bronze ne possède pas de socle ni de balancier en Appolon rayonnant et surtout est pourvu d'un cadran aux heures et minutes simples et d'un mouvement classique pour l'époque.
Notre modèle alliant le prestige du bronze à la qualité de l'acajou, est dotant plus une véritable pièce de collection, qu'elle associe somptuosité artistique et innovation technique par son mouvement « chevalier de Bethune » et son cadran au seconde, jour et mois.
Par sa richesse décorative et son ingéniosité mécanique, elle incarne l’alliance parfaite entre art et technique, reflétant le goût et l’excellence de la fin du XVIIIe siècle.
Dimensions : H 47 cm x L 31 cm x P 17,5 cm