Toile rentoilée de 52 cm par 35 cm.
Cadre ancien de 77 cm par 59 cm.
L’artiste nous propose un déjeuner champêtre dans la grande tradition des singeries du XVIIIè siècle. Convives luxueusement vêtus, musique, vin, badinage et batifolage autour d’une table parfaitement bien dressée, digne d’un grand intérieur, nous sommes là, comme souvent avec ces singeries, dans une représentation burlesque et satirique des classes aisées.
Christophe Huet (1700-1759)
Fils d'un orfèvre et peintre à ses heures, Christophe I Huet (1663 - av. 1739), Christophe II est surtout connu pour ses sujets animaliers même s'il a également réalisé des scènes de genre et des portraits.
Il est reçu à l'Académie de Saint-Luc et expose plusieurs figures d'animaux aux « salons » que cette institution organise en 1751, 1752 et 1756. Ses œuvres de jeunesse ne sont pas très connues car elles se confondent bien souvent avec celles de son neveu, Jean-Baptiste. On a longuement prêté à Christophe un enseignement auprès d'Oudry mais certains pensent qu’il a davantage tiré leçon des archétypes de Desportes (musée de Nantes, chien en arrêt sur des perdrix 1740, signé C.Huet)
De nombreuses peintures murales, très souvent des « singeries ou chinoiseries » sont toujours en place exceptées celles du château d’Anet où il a collaboré avec Claude III Audran en 1733 (ou 1737, selon les sources) pour la réalisation des décors du Salon doré, aujourd’hui disparu.
En 1740, il réalise le salon chinois et le cabinet d’angle du château de Champs, en 1741, les cabinets de la grande et de la petite singerie de Chantilly et pour finir, l’hôtel de Rohan en 1750.
S’agissant des magnifiques singeries du château de Chantilly, elles ont longtemps été attribuées à Watteau. Heureusement qu’un document a été trouvé levant définitivement le doute : un document de la famille de Condé daté de 1741 où il est écrit notamment « mémoire réglé à Mr Huet peintre de la succession de Mlle de Clermont… »
Il a également peint des toiles de chevalet comme celle que nous proposons. Nous en connaissons toute une série qui aurait été réalisée vers 1739. Ce sont des singeries avec un thème pour chaque tableau : le peintre, la danse, le concert, le pique-nique, le sculpteur, les pêcheurs et la danse. Ce dernier attire tout particulièrement notre attention car sur la gauche de l’œuvre, l’artiste a réalisé une table nappée de la même façon que sur notre tableau, des personnages sont assis autour. Tous ces tableaux sont agrémentés sur l’arrière d’un paysage.
Certains de ces paysages, c’est notamment le cas pour notre tableau, sont très proches de ceux réalisés le peintre Jacques de Lajoue.