Le Monnier est un modiste encore peu répertorié , eu égard au caractère exclusif de ses modèles. Une de ses créations au caractère très avant-gardiste des années 30 est conservée au Met à New-York .
La provenance de cette objet est inhabituelle : Un jeune homme, dans le début des années 60, voisin de la rue Elysee Reclus, remarqua , que l'on jetait aux encombrants de nombreux objets depuis un hôtel particulier qui n'était autre que celui de Sacha Guitry.
C'était Lana Marconi, qui , suite au Décès de celui-ci, ayant vendu les collections et la maison, se débarrassait de ce qui n'était pas valorisable alors.
Ce clairvoyant jeune homme, ramassait ce qu'il pouvait conscient de la valeur de souvenirs de cet immense artiste, et les concervait jusqu'à ce que l'âge venu, ils furent de nouveaux dispersés.
Ayant eu accès à celui qui a débarrassé cet ensemble, je n'ai alors pas résisté à acheter ce que je pouvais.
Le Diable boîteux est une piece de théâtre, puis un film fameux, qui marque en 1948 ,le retour à la scène de Guitry, suite à une pénible et inutile proscription, à la libération.
Dans un troublant parallèle, il se met en scène, dans le rôle de l'homme le plus honni, mais aussi probablement le plus efficace du règne de Napoléon, Talleyrand.
Un bal masqué est donné à Valencay, Sacha est déguisé en Christophe Colomb ( nous présentons aussi le chapeau de cette tenue), et Lana Marconi joue Madame Grand, son épouse.
Au cours de ce bal , elle est vêtue d'une somptueuse robe renaissance, harnachée de pierreries. La Toque ici présentée, est alors aussi couverte de bijoux de théâtre. Mais contrairement au chapeau de Sacha, ce n'est pas un accessoire de théâtre réalisé par l'atelier mais un précieux bibi fait place Vendôme. On reconnaît bien la, la delicatesse du maître.
De Lana Marconi, en observant son port altier , et sa rapidité à liquider la succession, on se doute bien qu'elle ne devait pas faire preuve d'une sentimentalité débordante. Froideur qu'illustre le mot si lucide de Sacha à son égard : " ces belles mains, qui fermeront mes yeux, et ouvriront mes tiroirs...."
La bauta utilisée pour créer l'illusion d'un visage n'est que decorative.