Interlaken, vue générale
Décor végétal à frises d'edelweiss et de fraises des bois
La vue centrale est signée G. Wuthrich
Suisse, ateliers de Heimberg-Steffisbourg (canton de Berne), vers 1880
-----
Ø 46 cm
Très bel état général.
Petites lacunes, comme souvent, au paysage.
Un petit saut d'émail au revers, en bordure.
-----
Ce qu’on appelle couramment la « majolique de Thoune » est en réalité, contrairement à ce que son nom laisse supposer, une terre cuite avec une glaçure polychrome et non de la majolique, qui est une céramique avec un décor peint sur une glaçure opacifiante faite d’un mélange de plomb et d’étain.
En outre, elle n'a pas été produite à Thoune exactement, mais plutôt à Heimberg-Steffisbourg, dans le canton de Berne, un peu plus au nord.
Cette céramique décorative, qui s'inscrit dans le grand courant de l'historicisme de la fin du XIXe siècle, a remporté un grand succès à l'Exposition universelle de Paris en 1878. Cette même année, Johann Wanzenried fonde à Steffisbourg sa manufacture, qui contribuera à diffuser largement cette céramique. Le répertoire ornemental, conçu dans les années 1870 par l'artiste et illustrateur allemand Franz Keller-Leuzinger, fait appel à des formes indo-persanes où la flore indienne a simplement été remplacée par des rhododendrons (les roses des Alpes) et des edelweiss.
Le succès est retentissant mais le déclin sera rapide. Entre 1887 et 1907, le nombre d'ateliers dans la région passera de 74 à 47. Bien avant la guerre de 14, le style historiciste de la majolique de Thoune sera déjà complètement passé de mode.
[Andreas Heege 2019, ceramica-ch.ch].